Comme annoncé, le président Félix Tshisekedi a prononcé ce lundi 8 décembre 2025 son traditionnel discours sur l’Etat de la Nation devant le parlement réuni en congrès.

Occasion pour le Chef de l’Etat congolais de revenir sur ses réalisations au cours de cette année 2025, touchant tous les secteurs de la vie nationale.

Alors qu’il s’était engagé à réhabiliter 38.000 km de routes agricoles cette année pour dynamiser les zones rurales, Félix Tshisekedi a reconnu que seulement 8.000 kms de routes de desserte agricole ont été entretenus par le FONER.

Il a alors promis de poursuivre en parallèle la modernisation des aéroports : Gemena, Kikwit, Moanda, Tshikapa, Matadi, Bumba, Lisala ainsi que Kolwezi, Bunia, Kananga, Kalemie, Lubumbashi et Kinshasa-Ndjili.

Au sujet de l’éducation, le Chef de l’Etat congolais a avancé un supplément de 100.000 francs congolais accordé à chaque enseignant, et 1.384 nouvelles écoles construites à travers le pays dans le cadre de la mise en œuvre accélérée de la gratuité de l’enseignement primaire.

Il n’a pas manqué d’évoquer les problèmes d’insalubrité et d’embouteillages à Kinshasa comme « des symboles criants des défis urbains et de gouvernance dans la capitale tentaculaire de plus de 17 millions d’habitants. »

Doha et Washington comme solution au retrait du M23 et « des troupes rwandaises »

Sur le chapitre sécuritaire, le plus attendu lors de son allocution, le président Félix Tshisekedi est longuement revenu sur la guerre contre le M23 et les tensions persistantes avec le Rwanda, accusé de soutenir le mouvement rebelle.

Il a ainsi affirmé que le Rwanda viole déjà l'accord de Washington entériné il y a quelques jours et ce, « à cause de son soutien et sa participation active aux attaques du M23 contre les positions des forces gouvernementales au Sud-Kivu » : « Au lendemain même de la signature, des unités des Forces de défense du Rwanda ont conduit et appuyé des attaques à l’arme lourde tirées depuis la ville rwandaise de Bugarama, provoquant de lourds dégâts humains et matériels. », a déclaré Félix Tshisekedi martelant « qu’il ne s’agit pas d’une rébellion interne, mais d’une agression par procuration. »

Il a réitéré qu’une réponse vigoureuse a été organisée contre cette agression sur plusieurs plans.

Le chef de l'Etat congolais a par ailleurs affirmé que les discussions de Doha avec le M23 « vise notamment à obtenir le désengagement du mouvement rebelle » ajoutant également que l’accord de Washington « entérine le retrait des troupes rwandaises de la RDC. »

« Tant qu’un seul village, tant qu’un seul quartier, tant qu’une seule colline de ce pays restera sous la menace des armes illégales, je considérerai que notre tâche n’est pas achevée », a souligné Félix Tshisekedi qui est accusé par l’opposition d’entretenir la guerre contre le M23 pour s’éterniser au pouvoir.

Et pour sortir de cette crise, le président Tshisekedi veut œuvrer pour le retrait total et vérifiable de toute force armée étrangère du territoire congolais, qu’elle soit officielle ou dissimulée ; la coupure définitive des circuits financiers et logistiques alimentant la violence, l’éradication de l’exploitation illicite de l’or, du coltan, du cobalt et des autres minerais ; et enfin, la protection effective des civils et la garantie d’un accès humanitaire sans entraves dans toutes les zones touchées.

« Malgré les épreuves, nous demeurerons debout et résolument tournés vers l’avenir. Les ténèbres ne régneront pas toujours. RDC, lève-toi, sois éclairée car la lumière arrive », a conclu Félix Tshisekedi son long discours de plus de 2 heures de temps.