Devant la presse ce mercredi 16 novembre 2022, Martin Fayulu a de nouveau évoqué la crise sécuritaire à l’Est de la RDC où les FARDC font face aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.

Il également revenu sur le processus politique pour résoudre ce conflit.

C’est un tableau sombre qu’a présenté le président de l’ECIDE et de Lamuka:  « La situation que traverse notre pays en ce moment est on ne peut plus grave. Il y a péril en la demeure, et si nous n'y prenons garde, nous risquons d'être les derniers congolais à avoir vécu en RDC dans ses frontières actuelles », a déclaré Martin Fayulu affirmant qu’aujourd’hui comme hier, les éléments des armées rwandaise et ougandaise, « regroupés au sein d'une unité appelée M23, sèment la mort et la désolation dans le Nord-Kivu, notamment à Bunagana, Kiwanja, Rutshuru, Rubare, Rumangabo, Rugari, et avancent désormais vers Goma. »

Celui qui revendique toujours la victoire à la présidentielle de 2018 estime que cette situation est également une conséquence de la fraude électorale lors de la dernière présidentielle.

« Depuis, le Président du Rwanda, M. Paul Kagame, s'est érigé en faiseur de différents présidents qui se sont succédé à la tête de la RDC. C'est inacceptable ! Les conséquences de la crise de légitimité et de déni de souveraineté qui en découlent, se font sentir aujourd’hui », a-t-il signifié.

Il a également réitéré son opposition à l’adhésion à l’EAC: « Cette déstabilisation est rendue possible notamment par l'infiltration de toutes les institutions de la République. Et pour mieux contrôler la RDC, ses ennemis l’ont emmenée dans la Communauté d'Afrique de l’Est. Il n'est plus un secret pour personne que Monsieur Tshisekedi est arrivé au pouvoir grâce à Messieurs Kabila et Kagame », a-t-il soutenu.

Par ailleurs, Martin Fayulu a réaffirmé son opposition à tout processus politique mettant autour d’une table le gouvernement et le M23 :  « Les agresseurs ont décidé de mettre autour d'une même table le M23 et le gouvernement de fait de la RDC pour appliquer, une fois de plus, la recette de l'infiltration des institutions congolaises, au moyen de l'intégration et du brassage », a-t-il fait savoir, expliquant qu’en réalité « le processus de paix de Nairobi est un processus de validation de nouvelles frontières des territoires conquis en RDC par le Rwanda. »

« Dans cette combine de Nairobi, il est prévu que M. Tshisekedi ramène un accord de cessez-le-feu qui, malheureusement, aura consacré l'occupation. C'est ce que j'appelle le fait accompli d'occupation. Et, c'est cela le vrai but de cette guerre », affirmant que Félix Tshisekedi a signé de nombreux accords avec les pays qui agressent la RDC et qu’aucun de ses accords n'a été révoqué. De ce fait, Martin Fayulu a accusé Félix Tshisekedi de haute trahison.

Il a révélé un calcul politicien qui se trame derrière ces conflits :  « M. Félix Tshisekedi et ses mentors sont cyniquement et désespérément à la recherche d'un argument électoral et de conservation de pouvoir. Ayant, en effet, constaté que M. Félix Tshisekedi ne pourra pas gagner les élections de 2023, ses parrains sont venus à sa rescousse en imposant à la RDC une guerre qu'il devrait "gagner", à temps voulu, afin de lui donner l'occasion de se présenter en sauveur de la population congolaise qui ne jure que par la paix », a-t-il expliqué soulignant que Tshisekedi devra ainsi "gagner" la guerre, mais les territoires conquis par le M23 resteront rwandais et le Rwanda aura allongé ses frontières.

Il a ainsi mobilisé toute la population congolaise à s’y oppose « avec la dernière énergie » : « Nous disons que la paix se gagne par le combat et non par une trêve. Nous voulons une paix durable et définitive. Toute paix qui viendrait en dehors de l'implication de notre peuple et de nos forces armées, ne pourrait être qu'une paix de façade, comme ce fut le cas avec le CNDP et le M23 », a-t-il déclaré insistant que le processus de Nairobi obéit au même modus operandi.

Enfin, il a appelé à mettre un terme au mandat actuel de la MONUSCO et la remplacer par une nouvelle mission qu’on appellera ONUCRDC, Opérations des Nations-Unies en RDC, avec un mandat offensif de rétablissement de la paix et de maintien de l’intégrité territoriale de la RDC.