Ce jour-la, 23 octobre 1965, Kasa Vubu nomme Evariste Kimba premier ministre, en remplacement de Moise Tshombe.

La "deuxième crise" congolaise venait d'atteindre le point de non-retour.

Un mois plus tard, Mobutu fera son 2ème coup d'état, lassé, dira-t-il, d'assister aux rivalités entre politiciens.

L'annonce de la révocation de Tshombé est faite pendant que se déroule au palais de la Nation la séance solennelle d’ouverture de la première session ordinaire du Parlement. Kasa-Vubu prononce son discours de circonstance, et fait la surprise en annonçant cette révocation.

Tshombe était présent à la tribune de l’hémicycle et recevait cette nouvelle comme une gifle présidentielle.

Kasa-Vubu nomma Evariste Kimba à travers une manœuvre astucieuse : nommer un Katangais du nord (muluba) en remplacement d'un Katangais du sud (karund).

Evariste Kimba avait été ministre des Affaires étrangères de Tshombe lors de la sécession du Katanga, mais l'avait lâché pour rejoindre le gouvernement central à Léopoldville, se démarquant ainsi du "camp des ennemis" (comme on aimait qualifier les partisans de Tshombe).

En se débarrassant de Moïse Tshombe, Kasa Vubu était alors applaudi dans toutes les capitales progressistes africaines pour avoir écarté "l’assassin de Lumumba", Moïse Tshombe.

Le 28 octobre, Kimba forma son gouvernement : Nendaka était à l’Intérieur et Kamitatu aux affaires étrangères.

Il n’y avait, dans le gouvernement de Kimba, aucun proche de Tshombe.

Dès le lendemain, Kasa-Vubu et Kimba s’envolèrent pour le sommet de l’OUA au Ghana mais à leur retour au pays, ils trouvent au Parlement une motion de la CONACO qui blâmait Kasa-Vubu pour avoir "indûment révoqué le gouvernement"; et qui exigeait du gouvernement Kimba qu’il se présente immédiatement devant les deux chambres réunies en Congrès pour un vote d’investiture.

Le Congrès fut convoqué le 14 novembre et par 134 "Non" l’investiture du gouvernement Kimba fut refusée.

Le lendemain (15 novembre), Kasa-Vubu passa outre ce vote et confirma à nouveau Evariste Kimba à la primature.

Le bras de fer entre Kasa Vubu et la majorité parlementaire CONACO devint rude.

C'est dans ce climat tendu que le général Mobutu, comme lors de la crise entre Kasa Vubu et Lumumba en 1960, convoqua tout le Haut commandement de l’Armée Nationale Congolaise (ANC) pour faire le point sur la situation du pays.

Le prétexte était la commémoration du 1er anniversaire de la prise de Stanleyville (Kisangani) le 24 novembre 1964 aux rebelles de Gbenye.

Toutes les épaules galonnées de l’ANC étaient là.

Et le 24 novembre, Mobutu fit son deuxième coup d'Etat par lequel il démit Kasa Vubu.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)




Job KAKULE

Job KAKULE - 25/10/2022 10:43 - Répondre 

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