Ce jour-là, 29 juin comme aujourd’hui, mais en 1969, Moise Tshombe, ancien Président du Katanga indépendant, et ancien Premier ministre de la République du Congo-Léopoldville décède à Alger (en Algérie).

La nouvelle de son décès ne sera, cependant, rendue publique que le 1er juillet de la même année, par l'agence Algérie Presse Service.

L'autopsie du corps de Moïse Tshombe faite lundi 1er juillet après-midi à l'ancien Hôpital Maillot (par le professeur Ollivier, titulaire de la chaire de médecine légale à l'université de Marseille), en présence de médecins algériens et français, avait confirmé que l'ancien premier ministre congolais était décédé à la suite d'une "défaillance cardiaque".

Moise Tshombe venait de passer 2 ans en Algérie, protégé par le Président algérien Boumediène, et ce en dépit d’un avis de la Cour suprême d'Alger, favorable à l'extradition de l'ancien premier ministre congolais au Congo-Kinshasa.

La décision du Président Boumediène était donc de le garder en résidence surveillée sur le sol algérien, mais l’on dit que quelques jours avant sa mort, en dépit de l’amélioration du régime de sa détention, Moise Tshombe ne pouvait toujours pas recevoir la visite de ses avocats, de sa famille, et bien entendu des journalistes.

Moise Tshombe est né en novembre 1919 à Musumba (la capitale des monarques de la Nation Lunda ou Empire Lunda).

Son père, Joseph Kapend Tshombe était un grand homme d’affaires et serait, selon certaines sources, le premier congolais millionnaire.

En 1927, Moïse Tshombe est envoyé à la Mission Méthodiste Mwajingga (près de Sandoa, dans la zone de Kapanga), pour y faire des études. En 1930, il entre à l’Ecole Normale de Kanene.

En 1942, Joseph Kapend Tshombe, et deux de ses fils (Moïse Tshombe et David Tshombe) fondent la première société marchande conçue par des congolais.

Ils installent audacieusement son siège à Elisabethville (Lubumbashi), jadis le sanctuaire des entreprises européennes coloniales, et ceci avec un investissement massif de FRB 1.500.000 (un million cinq cent mille francs belges).

Ceci fit que les Tshombe reçurent une haute considération au sein de la société congolaise à l’époque, même des blancs.

En 1952, l’Empereur Mwant Yav Kaumb décède à Musumba et le beau-père de Moïse Tshombe lui succède.

Par la logique de ces relations familiales et la fortune financière des Tshombe, leur influence dans le Katanga devient plus que prépondérante. Cette influence deviendra une force politique.

C’est dans ce sens que Moise Tshombe fondera, en novembre 1958, la CONAKAT (Confédération des Associations du Katanga), dont il est élu Président en 1959.

En 1959, lorsque se dessine l’avenir du Congo, la CONAKAT remporte une grande victoire lors des élections communales et Moïse Tshombe devient Maire d’Elisabethville (Lubumbashi), la capitale du Katanga.

En mai 1960, la CONAKAT remporte la majorité des votes aux élections législatives provinciales du Katanga.

Le 30 juin 1960 le Congo accède à l’Indépendance, mais 11 jours après (11 juillet 1960), Moise Tshombe proclame la sécession du Katanga. Le Katanga devient un Etat constitutionnel et souverain.

C’est seulement en janvier 1963 qu’il met fin à la sécession du Katanga, après maintes confrontations militaires avec les casques bleus de l’ONU.

En juillet 1964, le Congo fait face à plusieurs mouvements insurrectionnels. Moïse Tshombe est rappelé de son exile par le Président Kasa Vubu pour devenir Premier Ministre du Congo, car l’on reconnaît qu’il est la seule personne capable de pacifier le pays.

En un minimum de temps, Moïse Tshombe va effectivement pacifier le pays… Il est immensément populaire sur toute l’étendue du territoire.

En mars/avril 1965, le Parti de Moïse Tshombe, la CONACO (Convention Nationale Congolaise) remporte les élections législatives et toutes les prévisions indiquent qu’il va devenir Président du Congo lors des prochaines présidentielles.

Mais le 13 octobre 1965, le Président Kasa Vubu décide de révoquer Moïse Tshombe de son poste de Premier Ministre et le pousse à l’exil.

Moïse Tshombe part d’abord en Rhodésie du Nord, en Belgique, puis en Espagne.

En 1967, soit 2 ans après l’arrivée au pouvoir du Lieutenant-Général Joseph Désiré Mobutu, Moise Tshombe est condamné à mort par contumace.

Il sera victime d’une tentative d’enlèvement par le français Francis Bodenan, en connivence avec des agents de la C.I.A., sans succès.

Et ce 29 juin 1969, il décède à Alger (en Algérie).

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)




Djamba NDJOLO

Djamba NDJOLO - 30/06/2022 21:39 - Répondre 

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