A peine ouvert ce lundi à Butembo, le procès des présumés assassins de l'épidémiologiste de l’OMS, Dr Richard Mouzoko, a été renvoyé à ce mardi 23 février, à la suite d’une remise sollicitée par la défense des prévenus.

Ce médecin avait été lâchement abattu en avril 2019 en pleine crise d'Ebola.

C’est la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu, dont les juges sont venus de Goma, qui traite ce dossier en premier et dernier ressort.

Pendant l’audience d’ouverture qui a duré près d’une heure, certains avocats des prévenus ont souhaité une remise à la huitaine, temps de prendre connaissance des dossiers instruits à Goma.

Les avocats qui défendent la cause de trois médecins ont émis le vœu de voir l’affaire être vite traitée pour libérer leurs clients en résidence surveillée depuis plus d’une année.

Le ministère public qui a indiqué avoir notifié tous les prévenus au même moment a souhaité que ce délai soit écourté.

Le colonel Ndaka Mbwedi a indiqué qu’il s’agit des audiences foraines qui doivent vite évoluer pour contourner des défis logistiques, notamment la prise en charge d’une juridiction dont les magistrats sont venus de Goma.

Il a proposé une interruption de près de trois heures seulement pour permettre à la défense de prendre connaissance des dossiers.

La Cour qui s’est aussi accrochée aux raisons d’ordre logistique a rejeté la remise à la huitaine, et son président a plutôt renvoyé l’audience à 24 heures, soit ce mardi 23 février dans la salle d’audience du tribunal de paix de Butembo.

Au total, 25 personnes sont poursuivies pour « association de malfaiteurs et terrorisme. »

Mais en cette première audience, seuls 8 prévenus étaient présents, dont trois médecins à savoir les docteurs Kasereka Kasisivahwa Gilbert, Sangala Kisaka, et Luondo Paluku.

A en croire le colonel Ndaka Mbwedi, officier du ministère public, « d'autres prévenus sont en fuite », après s'être évadés notamment lors de l'attaque dirigée contre la prison centrale de Kangbayi à Beni, en octobre 2020.

Au cours de ce procès, la Cour militaire opérationnelle ne se limitera pas au seul meurtre du docteur camerounais Richard Mouzoko, elle traitera aussi les dossiers des attaques contre l'Université adventiste de Lukanga, en territoire de Lubero, ainsi que contre le Centre de traitement d'Ebola (CTE) de l'Itav-Butembo.

Cette dernière attaque avait coûté la vie à deux policiers entre mars et mai 2019, période caractérisée par des violences contre les équipes de riposte contre Ebola.