Dans un communiqué publié cette semaine, l'organisation Kongo Mwinda dénonce l'amplification des violences numériques à Goma au Nord-Kivu.
Cela, à l'occasion de la campagne des 16 jours d'activisme contre les violences basées sur le genre (VBG).
Zaina Bwale Godlive, coordonnatrice de cette dynamique des femmes leaders a exprimé son vœu, celui de voir la justice s'appliquer dans l’espace numérique comme dans le monde physique.
Pour elle, les auteurs des violences numérique doivent être poursuivis et ce, « pour qu'ils répondent de leurs actes » : « La vie virtuelle a des conséquences judiciaires réelles. La justice doit s’appliquer dans l’espace numérique comme dans le monde physique. Il est temps que ces acteurs des violences numérique subissent les conséquences de leurs actes car c'est de cette façon que l’on entendra plus des couples, des familles, des personnes vivant en concubinage venir étaler leurs vies sur les réseaux pour se nuire après. L’on ne verra plus de commerçant.e.s amplifier des contenus dénigrant l’image et les capacités de la femme par des faux et vrai récits justes pour de la visibilité sur leur compte », a avancé Zaïna Bwale Godlive, Coordinatrice de Kongo Mwinda
Elle a par ailleurs adressé un message aux journalistes des médias en ligne et gestionnaires de pages d’information, leur demandant de « respecter l’éthique professionnelle » : « un titre accrocheur ou une rumeur non vérifiée peut détruire une vie ; Ne sacrifiez pas la dignité humaine pour des ‘J’aime’ ou des partages ; Signalez et bloquez les comptes des cyber harceleurs, usurpateurs et arnaqueurs », a-t-elle ajouté.
Et aux créateurs de contenus et influenceurs, Zaina Bwale Godlive a tenu à rappeler que la vraie influence se mesure à l’impact positif, et pas au nombre de vues : « 'Produisez des contenus qui valorisent, éduquent et protègent. Refusez d’être instrumentalisés pour régler des comptes via TikTok, Facebook ou YouTube. Approprions-nous cette cause et mobilisons nos réseaux ; Plaidons pour l’application effective du Code du numérique ; Créons une synergie pour transformer l’espace numérique en lieu d’émancipation et un lieu inclusif sûr », a-t-elle déclaré.
Les organisations féminines et des droits humains appelées à agir
Enfin, Kongo Mwinda a lancé un appel vibrant à toutes les organisations féminines et des droits humains à Goma au Nord-Kivu « pour qu’elles s’approprient cette cause » : « Nous devons dénoncer, signaler massivement ces actes et plaider pour l’application stricte et effective des lois existantes », a conclu Zaina Bwale Godlive.
Il sied de rappeler que la RDC dispose désormais d'un cadre juridique spécifique pour lutter contre la cybercriminalité.
L'Ordonnance-Loi n°23/010 du 13 mars 2023 portant Code du numérique criminalise explicitement plusieurs actes de violence en ligne.
Son Article 175 punit le par exemple le cyber harcèlement et les injures en ligne des peines allant d’un à 5 ans, alors que l’article 360 sanctionne la diffusion de fausses informations par voie électronique.
Et dans cette logique, la protection des données est à privilégier, cela par ce que la divulgation non consensuelle d’informations ou d’images privées constitue une violation punissable.