En tournée politique et humanitaire dans 4 pays de l’Afrique centrale et orientale, le ministre belge des Affaires étrangères, des Affaires européennes et de la Coopération au développement, Maxime Prévôt, a été reçu ce mardi 19 août 2025 à la Cité de l’Union africaine par le Président Félix Antoine Tshisekedi, aux côtés de l’Ambassadrice du Royaume de Belgique en RDC, de l'Envoyé spécial belge pour les Grands Lacs, Marc Pecsteen, et de son Conseiller pour l’Afrique, Thomas Stevens.

À l’issue de leur entretien de près de deux heures, ce dernier a réaffirmé l’engagement ferme de la Belgique, et plus largement de l’Union européenne (UE), dans les efforts de paix menés par la RDC.

Maxime Prévot a déclaré en substance que la Belgique veut remettre le conflit militaire de la RDC dans l’agenda européen : « La Belgique reste extrêmement préoccupée par les atrocités qui se déroulent dans l'Est du Congo. Nous avons salué, comme il se doit, les efforts réalisés par Washington et Doha pour pouvoir esquisser les pourtours d'une paix potentielle dont la population a urgemment besoin », a-t-il déclaré.

Pour le chef de la diplomatie belge, malgré les efforts diplomatiques en cours, il subsiste encore « un grand décalage entre les intentions couchées sur papier et la réalité du terrain » : « Il y a toujours trop de violences, trop de viols, trop de tueries. Il y a des problèmes humanitaires qui restent criants. Il y a motif à avoir toujours d'énormes préoccupations par rapport à la situation dans l’Est du Congo où on voit du reste le M23 s'installer, organiser sa propre administration, son propre appareil de justice, remplacer les chefs coutumiers, se comporter finalement comme si le territoire était devenu leur État », a regretté Maxime Prévot qui a fait remarquer que le mois qui s'est écoulé depuis la signature de la déclaration de principes de Doha « est probablement l'un des mois le plus meurtrier. »

Le ministre belge des affaires étrangères a également insisté sur la nécessité pour la communauté internationale « de rester mobilisée sur la situation dans l’Est de la RDC. »

Il a affirmé que la Belgique « a toujours été une grande défenderesse des principes du droit international, de l'intégrité des territoires et de la souveraineté des États ; « ce qui n'est actuellement pas du tout garanti ni respecté dans la partie orientale de la RDC », a-t-il déploré.

Au-delà du rôle des acteurs régionaux et internationaux, Maxime Prévot a encouragé l’impulsion d’un dialogue national à l’intérieur de la RDC.

Il estime qu’en complément des démarches externes, il est essentiel d’envoyer des signaux internes forts en faveur de la paix et de la stabilité.

Des accords sans réel impact sur terrain

Au sujet des Processus de Washington et de Doha, Maxime Prévôt a expliqué qu’il s’agit « des initiatives louables : « Ce sont des initiatives que nous soutenons parce que nous voulons croire à la bonne foi de l'ensemble des parties, qu'il s'agisse de la RDC et du Rwanda pour œuvrer à une paix qui est indispensable à obtenir de manière rapide et durable dans l’Est du Congo, et les Européens doivent rester vigilants sur cette situation », a-t-il conclu.

Cette deuxième visite du ministre des Affaires étrangères belge en RDC, en l’espace de 4 mois, s’inscrit dans un double volet politique et humanitaire en Afrique centrale, indique la présidence congolaise.

Après Brazzaville, Kinshasa et Lubumbashi, Maxime Prévôt va poursuivre sa tournée au Kenya pour y évoquer la crise humanitaire en Ethiopie




Joseph Seven

Joseph Seven - 20/08/2025 10:22 - Répondre 

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