À Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, des acteurs publics, des experts scientifiques et des organisations de la société civile réfléchissent depuis le lundi 15 décembre dernier sur les voies de relance de l’agriculture et de la sécurité alimentaire dans un pays confronté à une fragilité sécuritaire et économique persistante.

Ces travaux se tiennent dans le cadre du Colloque agricole d’échange d’expériences sur la relance agricole et la sécurité alimentaire en période de fragilité, organisé par le ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire en collaboration avec le Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine (ECOSOCC).

Prévu du 15 au 17 décembre 2025, ce forum s’inscrit dans la campagne agricole 2025-2026.

Les autorités congolaises y voient une opportunité de poser les bases d’une économie rurale plus inclusive et durable, capable de répondre aux défis de la pauvreté, de l’insécurité alimentaire et des conflits armés.

Sécurité et accès aux moyens de production

Parmi les intervenants figure Héritier Mumbere Ndunda Balyanangwe, acteur de développement originaire de Kasindi dans le territoire de Beni en province Nord-Kivu.

Ce dernier a insisté sur la nécessité d’actions concrètes pour relancer durablement le secteur agricole.

Il a identifié quatre leviers prioritaires à savoir : la sécurisation des zones agricoles affectées par l’insécurité, l’accès aux intrants et aux tracteurs à travers la diffusion de semences locales améliorées, la réhabilitation des routes de desserte agricole ainsi que le financement de petits producteurs via des coopératives locales, accompagné du développement d’aires de stockage et de transformation : « Le reste relève des mesures d’accompagnement », a-t-il estimé, soulignant que sans ces préalables, toute politique agricole risque de rester inefficace.

Le Nord-Kivu en ligne de mire

Le jeune scientifique, issu de l’Institut supérieur des techniques de développement (ISTD) de Kasindi, a plaidé pour une application prioritaire de ces recommandations dans le nord de la province du Nord-Kivu, une région à fort potentiel agricole mais durement touchée par l’insécurité.

Il a notamment cité le secteur de Ruwenzori, les groupements de Basongora et Bashu, les zones de Beni-Mbau et Watalinga, ainsi que les villes de Beni et Butembo et le territoire de Lubero.

Alors que la RDC dispose de vastes terres arables, mais continue de dépendre largement des importations alimentaires, les participants au colloque espèrent que ces assises permettront de transformer les recommandations en politiques publiques concrètes, capables d’améliorer durablement les conditions de vie des populations rurales.