Depuis son exil, l’ancien Président Joseph Kabila a finalement fait une adresse à la nation, 6 ans après avoir quitté le pouvoir.

Celui qui est désormais poursuivi par la justice pour haute trahison à cause de son appartenance présumée à l’AFC/M23, a signifié avoir enfin pris la parole, après s’être imposé un strict devoir de réserve même quand il a fait l’objet, directement ou par ses proches interposés, de provocations, de déni des droits, d’humiliations, d’imputations dommageables et d’autres multiples atteintes à‌ sa dignité‌ ; pour ne pas se rendre poursuivable devant le tribunal de l’histoire pour non-assistance à plus de cent millions de compatriotes en danger, mais aussi pour ne pas faire le jeu de ceux qui, selon lui, cherchaient à détourner l’attention du peuple congolais, « de leur incapacité à répondre à ses attentes et aspirations. »

Une gestion catastrophique après son départ

Joseph Kabila a ainsi dressé un tableau sombre de la RDC, 6 ans après son départ, a critiqué la gestion de son successeur Félix Tshisekedi qu’il a accusé par ailleurs « d’avoir dilapidé l’héritage de la première alternance pacifique dans l’histoire de RDC » : « Par cet accord de mutualisation de forces, j’entendais en effet permettre à mon successeur d’exercer, dans la direction des affaires de l’État, plus de pouvoir effectif que ce que la faible représentation de sa famille politique au sein de la nouvelle Assemblée Nationale était en droit de lui conférer. Je voulais par ailleurs faciliter le fonctionnement harmonieux des institutions, et éviter à‌ la nation, comme à‌ notre jeune démocratie, d’éventuelles crises politiques qui leur auraient été‌ fatales », a déclaré Joseph Kabila dans son adresse solennelle ajoutant que la RDC offre à ce jour un spectacle des plus désolants, et qui suscite d’autant plus de désespoir, de pitié et de moqueries à travers le monde.

« Cette détérioration rapide de la situation générale du pays est principalement due à l’ivresse du pouvoir sans limite. Les nouveaux dirigeants s’illustrent, en effet, par une série de remises en cause, reniements et violations intentionnelles de la Constitution, avec en toile de fond, la volonté irrésistible de concentrer tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme au mépris du Pacte Républicain qui cimentait la cohésion de notre peuple », a poursuivi Joseph Kabila accusant par ailleurs Félix Tshisekedi d’avoir violé délibérément la Constitution et les lois pertinentes ce qui, a-t-il soutenu, a eu des conséquences négatives sur tous les plans.

La mauvaise gouvernance à la base de la détérioration de la situation sécuritaire

Au sujet de la situation sécuritaire, caractérisée par la guerre à l’Est de la RDC, Joseph Kabila a soutenu que celle découle essentiellement de la mauvaise gouvernance : « Cette déliquescence de la situation sécuritaire est due à la mauvaise gouvernance du pays qui, dans ce secteur, est aujourd’hui caractérisée, par une formation militaire bâclée ; des recrutements et mises en place ethniquement motivés ainsi que par l’emprisonnement sans jugement aussi bien de plusieurs militaires et officiers de haut rang, que des agents de l’ordre et de sécurité majoritairement swahiliphones », a déclaré Joseph Kabila qui a déploré que « L’État a ainsi perdu le monopole de la violence légitime en sous-traitant aux groupes armés le maintien de l’ordre public et de la tranquillité nationale. »

Pour lui, l’armée nationale est vilipendée, conspuée et tournée en dérision « par les autorités qui n’assument jamais rien, alors qu’elles sont censées veiller à sa consolidation et à sa respectabilité. »

Affirmant connaitre les soldats de l’armée congolaise pour les avoir formés, commandés et conduits au front ; Joseph Kabila a déploré qu’ils soient aujourd’hui présentés comme bouc-émissaires de toutes les contre-performances enregistrées sur le champ de bataille : « Ils ne sont pourtant pas, intrinsèquement moins bons, moins nationalistes et moins loyaux. Ce qui a changé entretemps, c’est la qualité du commandement et de leur prise en charge », a-t-il avancé.

Un sursaut patriotique pour sauver le pays

Aussi, l’ancien président congolais, qui a déploré des décision prises par le régime de Kinshasa à son encontre suite à une simple rumeur de la rue ou des réseaux sociaux, sur sa prétendue présence à Goma, où il a réitéré qu’il se rendra dans les prochains jours comme annoncé ; a signifié que cela témoigne du recul spectaculaire de la démocratie en RDC.

Enfin, il a expliqué que pour sortir de cette crise, il faut penser une solution globale. Il a ainsi proposé un pacte citoyen portant sur 12 points, afin de tirer le pays du gouffre.

Ce dernier vise notamment à Mettre fin à la dictature et à la tyrannie, à arrêter la guerre, rétablir l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire national, restaurer la démocratie et rétablir les libertés fondamentales, reconstruire la cohésion nationale, relancer le développement, relancer le dialogue sincère et permanent avec tous les pays voisins, neutraliser tous les groupes armés nationaux et étrangers, et, rapatrier ces derniers dans leurs pays d’origine.

Pour lui il faut également mettre définitivement fin au recours et à l’utilisation des mercenaires et ordonner le retrait, sans délai, de toutes les troupes étrangères du territoire national.

« Le Congo vaut mieux que la caricature qu’en donnent ses dirigeants actuels. Le Congo mérite mieux que cette politique extérieure, faite de jérémiades et de mendicité. J’ai donc la ferme conviction que le peuple congolais est capable aujourd’hui, comme en 1960, de vaincre les démons de la division. Qu’il est capable, aujourd’hui, comme au cours de la décennie quatre-vingt-dix, de vaincre la tyrannie et la tentation du pouvoir absolu. Qu’il est capable aujourd’hui, comme en 2003, de prendre le dessus sur ce qui nous divise, et de mettre fin à la violence armée qui oppose ses enfants. Pour y parvenir, chacun doit jouer sa partition. Je m’engage à jouer la mienne », a conclu Joseph Kabila.




Samuel ABIBA

Samuel ABIBA - 24/05/2025 00:11 - Répondre 

...,sans insulter ni dénigrer personne. Il a fait un discours total sur l'état actuel de la nation. Un discours digne d'un chef de l'État la première semaine de Janvier devant le parlement réuni en congrès. Après tout la population à Besoin urgent de la paix


Joseph Seven

Joseph Seven - 23/05/2025 23:46 - Répondre 

🤔🤔🤔