6 ans après avoir quitté le pouvoir et en exil depuis plusieurs mois, l’ancien Président Joseph Kabila a finalement fait une adresse à la nation dans laquelle il dressé un tableau sombre de la RDC et critiqué la gestion de son successeur Félix Tshisekedi qu’il a accusé par ailleurs « d’avoir dilapidé l’héritage de la première alternance pacifique dans l’histoire du pays. »

Et au lendemain de sa prise de parole, les réactions sont nombreuses et divergentes. Certains ont salué la démarche de l’ancien Président de la République qui a appelé à « un pacte citoyen pour sauver la Congo. »

C’est à l’image de l’opposant Seth Kikuni qui le discours de Joseph Kabila a sonné l'heure d'une plus grande résistance contre le pillage organisé, la faillite économique et l'humiliation nationale.

Pour cet ancien candidat à la Présidentielle de 2023, la proposition de Kabila, « plus qu’un simple plaidoyer, « est un manifeste pour une RDC retrouvée et restaurée pour arriver à court terme mettre fin de la tyrannie, à reconstruire l'armée et aboutir à une véritable réconciliation nationale. »

D’autres par ailleurs, qui font remarquer que le constat fait par Kabila sur l'état actuel du pays est vrai, estiment toutefois qu’il est à l'origine de la crise à cause notamment de son mépris du choix des congolais en 2018 : « Si le Président Kabila n'avait pas manipulé les élections de 2018, nous n'en serions pas là ! Si le Président Tshisekedi avait géré le pays avec responsabilité et orthodoxie, nous n'en serions pas là... Kabila et Tshisekedi sont à la base de la débâcle du Congo », a déclaré pour sa part Jean-Claude Katende, un défenseur des droits de l’homme et membre de la société civile.

De leur côté, les proches de Félix Tshisekedi ont critiqué cette prise de parole de celui qui est désormais poursuivi par la justice pour haute trahison à cause de son appartenance présumée à l’AFC/M23 ; rappelant qu’il a lui aussi mal gouverné le pays pendant 18 ans et qu’il n’a aucune leçon à donner.

« Comme nous le savons, Kabila n'est pourtant pas étranger aux désordres actuels qu'il a bien planifiés pour revenir et se présenter en dernier lieu comme un rempart : Que compte-t-il offrir de nouveau au peuple qu'il n'a pas su lui offrir pendant ses 18 ans de règne et de gâchis ? », s’est interrogé Nicola Kazadi, ancien Ministre de l’intérieur et cadre de l’UDPS avançant que « Joseph Kabila s’est victimisé et n'a fait que dire les motifs pour lesquelles lui et Paul Kagame font la guerre au pays et tuent sans scrupules les congolais. »