
Le gouvernement congolais dénonce de nouvelles exactions commises par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, dans les zones sous leur contrôle dans l’Est du pays.
Dans un communiqué publié le ce samedi 11 octobre 2025, le ministre de l’intérieur a affirmé que les rebelles multiplient les atteintes à l’autorité coutumière et sont à la base de plusieurs exactions contre les civils : « Plus de 272 cas d'assassinats et d'exécutions sommaires, plus de 300 cas de viols, plus de 300 cas de tortures corporelles, y compris des élèves, des cas d’arrestations arbitraires dans des conditions inhumaines, des centaines de cas d’enlèvements et de recrutements forcés (crimes organisé à Chanzu et Rumangabo contre la jeunesse congolaise sous couvert de formation militaire forcée), des incendies de maisons ainsi que plusieurs cas de pillages, enregistrés durant le mois de septembre 2025 », avance le ministre Jacquemain Shabani.
Il dénonce également la persistance dans la mise en place d’une administration parallèle qui affecte le pouvoir coutumier : « Les chefs coutumiers légitimes sont destitués, portés disparus, contraints à l’exil forcé, voire assassinés », déplore-t-il.
Communiqué Officiel ⤵️ pic.twitter.com/3GqxJ3IIQ5
— Ministère de l'Intérieur de la R.D Congo (@Interieur_RDC) October 11, 2025
Le ministre Jacquemain Shabani a par ailleurs accusé le M23 d’essayer d’imposer un processus de balkanisation de la RDC avec notamment la délivrance illégale des documents de voyage et la restriction d’accès imposée aux citoyens congolais dans les zones sous son contrôle.
Le ministre de l’intérieur a également accusé le mouvement rebelle d’imposer un prélèvement de 17% sur les frais scolaires et le paiement obligatoire des frais scolaires par les parents dans les écoles primaires et ce, « en violation du principe de gratuité consacré par la constitution et mis en œuvre par le gouvernement central. »
« Les hôpitaux public et privés, les écoles et les orphelinats sont également soumis à des taxes et impôts, compromettant ainsi l’accès aux soins et mettant en danger la vie des malades », poursuit-il avançant que ces nouvelles exactions constituent « une violation flagrante des instruments juridiques internationaux », notamment la Charte des Nations Unies, l’Acte constitutif de l’Union Africaine ainsi que la Résolution 2273 du Conseil des Nations Unies de l’ONU qui appelle à la cessation des hostilités et surtout l’accord de paix de Washington et la déclaration de principes de Doha.
Il faut dire que ceci intervient alors qu’un nouveau round des pourparlers directs entre Kinshasa et le M23 est annoncé pour la semaine prochaine au Qatar ; ce qui laisse craindre un nouveau blocage de ce processus qui est au point mort depuis plusieurs semaines.