Après une soirée particulièrement agitée, la ville d’Uvira s’est réveillée ce matin au son de crépitements d’armes à feu. Ces échanges de tirs ont poussé de nombreux habitants à rester cachés chez eux, inquiets pour leur sécurité et appelant à l’arrêt immédiat des hostilités.

Dans le quartier de Mulngwe, une mère de huit enfants témoigne de la difficulté du quotidien : « Nous nous sommes réveillés avec des tirs nourris. Malgré cela, vers 6 heures, je suis allée acheter du charbon et du sucre chez un voisin qui tient une boutique, car mes enfants n’avaient rien mangé depuis hier », raconte-t-elle.

Selon plusieurs habitants, la journée d’hier avait déjà été marquée par des mouvements de troupes gouvernementales en direction de la route menant à Makobola. Les autorités locales avaient alors tenté de rassurer la population.

Hier à Kinshasa, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a déclaré que la situation à Uvira était suivie de près, tout en accusant à nouveau le Rwanda de violation des accords signés à Washington. Il a également appelé la communauté internationale à des décisions urgentes pour préserver la stabilité dans la région.

De son côté, le chef du mouvement AFC/M23, Corneille Nangaa, s’est exprimé devant la presse à Goma. Sans confirmer une éventuelle présence de ses troupes à Uvira, il a invité les FARDC et les groupes Wazalendo à rejoindre sa cause, tout en affirmant ne pas avoir l’intention de s’attaquer au Burundi.

Face à ce climat de tension, les organisations locales appellent au respect des accords de cessez-le-feu et à la protection des civils. « La vie de la population est en danger. Il est urgent de rétablir la paix et de veiller au respect des engagements pris depuis le début du processus », souligne Maître Gueulard Kams, défenseur des droits humains.

Ce matin encore, l’ambiance à Uvira reste tendue, mais les habitants espèrent un retour rapide au calme.