S’adressant au Conseil de Sécurité de l’ONU sur la situation en RDC, la Représentante Spéciale du Secrétaire général de l’ONU et cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a indiqué le lundi 30 septembre dernier que malgré la poursuite des efforts diplomatiques avec notamment l’accord de Paix de Washington ou encore les pourparlers de Doha, visant à aboutir à une issue pacifique à la crise marquée par la guerre contre le M23 dans l’Est du pays ; la paix tarde à se concrétiser sur le terrain.

« Depuis juin, la MONUSCO a comptabilisé 1.087 civils tués lors d’actes de violence en Ituri et au Nord-Kivu », a affirmé Bintou Keita signifiant que le bilan s’alourdit de jour en jour.

La cheffe de la MONUCO, qui a soutenu qu’une initiative de dialogue interne portée par les principales confessions religieuses et soutenue par le Président Félix Tshisekedi a déjà produit des résultats comme la publication d’une feuille de route marquant une étape décisive ; a avancé que celle-ci peut ouvrir l’espace civique et renforcer la cohésion sociale : « Sans cela, les élections générales de 2028 ne pourront bénéficier d’un climat de sécurité et de confiance », a-t-elle signifié appelant tous les responsables politiques à être inclusifs.

Bintou Keita a par ailleurs indiqué que la MONUSCO continue de recenser les violations et abus graves, y compris les violences sexuelles liées au conflit.

Aussi, elle a déploré les restrictions à la liberté de mouvement dans les zones contrôlées par l’AFC/M23, expliquant que celles-ci réduisent encore davantage la capacité de la Mission Onusienne à mener des enquêtes sur le terrain.

Enfin, elle a reconnu que la situation sécuritaire devient de plus en plus complexe, accentuant parallèlement la crise humanitaire dans les zones concernées.

La Représentante Spéciale du Secrétaire général de l’ONU a ainsi fait savoir qu’à ce jour, le Plan de réponse humanitaire n’a reçu que 15,2 % du financement requis, contre 41 % à la même période l’an dernier : « Le retrait de certains bailleurs majeurs a provoqué un effondrement du financement. Résultat : Plus de 27,7 millions de personnes sont en insécurité alimentaire, dont 5,7 millions en Ituri et au Nord-Kivu », a-t-elle déclaré indiquant que dans certains endroits, l’aide est suspendue et que de moins en moins de personnes recevront une assistance face dans ce contexte.