
La situation a dégénéré ce mardi 30 septembre 2025 au PK5 à Paida, en plein cœur de la ville de Beni.
Furieux après avoir cumulé plus de neuf mois sans solde, des militaires des FARDC ont barricadé la route et incendié la barrière érigée à cet endroit.
Ce geste, bien que désespéré, représente le cri de souffrance d'hommes en uniforme abandonnés par un État qu'ils sont pourtant censés défendre.
Ce scandale survient dans une région dévastée par les terroristes ADF, où chaque jour, des civils sont massacrés sans protection effective ni explication convaincante.
« Que pouvons-nous encore dire, nous opposants politiques, face à un tel niveau d’abandon ? Quand même les soldats sont laissés à la merci de la faim, sans solde et sans considération, comment peut-on encore croire aux discours sécuritaires de Kinshasa ? », s’interroge Jean-Paul Ngahangondi, député provincial honoraire du Nord-Kivu et membre du parti politique Ensemble pour le Changement de Moïse Katumbi.
« Comment l’armée pourrait-elle combattre efficacement les ADF alors qu’elle crie sa misère et son désespoir dans la rue ? Ce qui se passe à Paida aujourd’hui est le reflet d’un effondrement total de l’autorité de l’État dans l’Est de la RDC. La population civile est massacrée, les militaires ne sont pas payés et les autorités se murent dans le silence ou les faux rapport », poursuit-il.
Une humiliation nationale : La honte et la faillite d’État
Jean-Paul Ngahangondi dénonce par ailleurs « ce traitement inhumain réservé aux forces armées » : « Nous exigeons des explications immédiates, le paiement urgent de tous les arriérés, ainsi que la fin de cette gestion chaotique du front militaire à Beni. La République ne peut survivre si ceux qui la défendent sont les premiers à être trahis, s’insurge le député », poursuit-il.
Contactées à ce sujet, les autorités locales n’ont pas encore réagi, tout comme l’armée, qui n’a fait aucune déclaration officielle à ce sujet.
Il convient de rappeler que Beni demeure le chef-lieu provisoire de la province du Nord-Kivu depuis la prise de Goma par les rebelles du M23.