Dans le tumulte du poste frontalier de Kasindi-Lubiriha, à la limite entre la RDC et l’Ouganda, une jeune fille attire discrètement l’attention.

Élève en 5 année technique sociale au Complexe Scolaire Yira, Angel Bisimi ne veut pas attendre la fin de sa scolarité pour bâtir son autonomie.

Grâce à son petit commerce de souliers, bijoux et vêtements, elle subvient seule à ses besoins essentiels… et finance elle-même ses études.

Un début modeste et une vision claire

L’aventure entrepreneuriale d’Angel débute bien loin des étalages bien fournis.

Quelques années plus tôt, encore en classes inférieures, elle reçoit un capital de départ de 20 dollars américains.

Avec cette somme, elle achète des arachides qu’elle transforme en pâte de cacahuètes, localement appelée “Lotoba”. Elle écoule ses premières productions dans le voisinage.

Peu à peu, les bénéfices sont réinvestis dans de nouveaux produits : accessoires, habits, souliers… jusqu’à bâtir une petite activité qui attire aujourd’hui le respect silencieux de nombreuses jeunes filles de son quartier.

« J’ai compris qu’on pouvait partir de presque rien pour s’en sortir », confie-t-elle calmement.

Angel n’est pas seulement une élève-commerçante. Elle est aussi porte-voix d’une génération de jeunes filles souvent confrontées à l’oisiveté, à la dépendance financière ou aux grossesses précoces.

« Il faut éviter l’oisiveté. Même un petit travail peut aider. On n’a pas besoin de beaucoup pour commencer. Il faut juste ne pas négliger les efforts », ajoute-t-elle soulignant qu’il est indispensable de refuser la dépendance.

À travers son témoignage, elle encourage ses camarades et les adolescentes de son quartier à croire au travail honnête et à refuser la facilité de la dépendance.

Un modèle de résilience au cœur du territoire de Beni

Malgré un quotidien bien rempli, Angel reste rigoureusement attachée à ses études.

Elle ambitionne de décrocher son diplôme d’État, puis d’ouvrir sa propre boutique à Kasindi ou ailleurs.

En attendant, elle gère son temps avec méthode : école le jour, révision le soir, ventes entre les deux… notamment sur les axes fréquentés du marché frontalier.

Dans une région où les défis économiques sont constants, Angel Bisimi incarne l’image d’une jeunesse féminine proactive et inspirante.

Son parcours rappelle qu’avec peu de moyens mais beaucoup de volonté, les jeunes filles peuvent se frayer un chemin vers l’autonomie, la dignité et l’avenir.




Joseph Seven

Joseph Seven - 14/07/2025 07:00 - Répondre 

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