À Kasindi-Lubiriha dans le Territoire de Beni au Nord-Kivu, s’est tenu le dimanche 28 septembre dernier le vernissage du livre « Requiem pour les damnés de la République » de l’écrivain et journaliste Serge Mulimani.

Dès sa sortie officielle, l’ouvrage, dense d’une centaine de pages, a trouvé preneur, signe d’un engouement immédiat et de l’appropriation d’une œuvre qui promet de marquer le paysage littéraire congolais.

Dès son avant-propos, Mulimani entraîne le lecteur dans un pays fictif : la République de la Drodogne, une nation où, écrit-il, « il ne fait pas beau de vivre ».

Riche en potentialités mais au bord du gouffre, ce pays incarne l’échec partagé entre dirigeants corrompus, peuple résigné et puissances impérialistes.

Préfacé par le docteur Éric Tsongo Kambale et publié aux Éditions Ishango de l’Université de l’Assomption au Congo, le livre oscille entre essai et récit.

Dans sa préface, Éric Tsongo voit dans ce texte « un plus pour la mémoire des victimes » des violences qui continuent de meurtrir la République démocratique du Congo, en particulier dans l’Est du pays.

À travers un univers symbolique, Mulimani campe le peuple Wahulungu, hospitalier et résilient, mais condamné à subir les convoitises attisées par ses propres richesses naturelles.

Les chapitres portent des titres évocateurs : Requiem des anges gardiens des damnés, Des loups, gardiens de la bergerie, Misonia, ce héros trahi par les siens, Du sang qui coule dans les greniers, Ngwathano, magnifique ville cruelle.

L’ouvrage contient également des poèmes, tels que Ballade des damnés ou Qui pour les sauver ?, où l’auteur exhorte son peuple au patriotisme et à l’héroïsme, malgré les trahisons internes et les complots à l’échelle nationale et internationale.

Né en 1993 à Kiwanja, au Nord-Kivu, et titulaire d’une licence en français et langues africaines, Serge Mulimani s’inscrit avec ce premier ouvrage dans les annales de la littérature congolaise.

Avec Requiem pour les damnés de la République, enregistré au dépôt légal et doté d’un ISBN, il signe une œuvre de mémoire, de dénonciation et d’espérance.