Ce jour-là, 12 octobre comme aujourd'hui, mais en 1989, François Luambo Luanzo Makiadi, connu sous le nom de Franco Luambo, décède aux Cliniques de l'Université Catholique de Louvain (Mont-Godinne) en Belgique.

Son corps fut rapatrié au Zaïre où un deuil national de 4 jours avait été observé.

Compositeur, chanteur et musicien, Franco Luambo est considéré comme un des fondateurs de la musique congolaise contemporaine et un des "maîtres" de la rumba congolaise.

C'est à Sonabata (un peu moins de 100km de Kinshasa) que naît Franco Luambo, le 6 juillet 1938.

Alors qu'il est encore un bébé, ses parents déménagent à Léopoldville (Kinshasa), mais à l'âge de 10 ans, Franco Luambo perd son père.

Sans soutien, il abandonne l'école en 3ème primaire et s'adonne à la vie de la rue. Adolescent, le voilà pris dans le tourbillon de la musique.

L'ascension et la gloire arriveront au cours des décennies 70-80 et 80-90. Franco Luambo brille de mille feux au firmament de la musique congolaise et même africaine. Il vole de succès en succès. C'est l'apothéose.

En cette période du parti unique, Luambo devient le musicien repère des grandes nuits présidentielles où pavane tout le gotha politique et mondain du pays.

Il amasse sans coup férir biens matériels et gloire spirituelle.

Le Président Mobutu l'élève au rang de Grand Maître de la musique zaïroise. Des titres comme "Non", "Très fâché", "Mamou", "Makambo ezali bourreau", "Très impoli", "Lettre au DG", "Mario"... sont de véritables philippiques qu'il distribue à la ronde, comme des bouquets de fleurs, tour à tour à la femme, aux intellectuels et à une certaine jeunesse.

Mais tout bascule en 1988. Perte de mémoire, douleurs, mal de reins, il n'en pouvait plus de supporter le mal qui le rongeait de l'intérieur.

De nombreux médecins vont courir à son chevet sans jamais poser un diagnostic convenable.

De plus en plus épuisé, il perd du poids, sa masse se rétrécit et ses supporters sont gagnés par le doute. 

De clinique en clinique, de spécialiste en spécialiste, Luambo traîne sa maladie, sans trouver le moindre répit.

Certains parlent d'un cancer des os, d'autres d'une insuffisance rénale, les plus radicaux n'y vont pas par quatre chemins : Franco est atteint du Sida.

Et dans la nuit du 12 octobre 1989, Franco Luambo n'en peut plus de lutter. Il jette l'éponge.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)