Ce jour-la, 2 décembre comme aujourd'hui, mais en 1993, à Medellin (Colombie), la police abat Pablo Escobar, 44 ans, qui a dominé pendant près de vingt ans le trafic de la cocaïne, une drogue extrêmement violente produite à partir de la coca.

Personnage ambigu, entre Robin des bois et hors-la-loi violent, Pablo Escobar fascine. Mais il épouvante tout autant.

Les dirigeants colombiens comme américains ne vont pas longtemps tolérer que ses trafics échappent à leur contrôle.

Le problème pour les États-Unis est l’argent qui sort du pays autant que la drogue qui y entre.

Le 14 septembre 1986, lors d’un discours resté célèbre, le Président américain Ronald Reagan s’adresse à son pays depuis son appartement de la Maison Blanche en compagnie de sa femme : "Les drogues menacent notre société. Elles menacent nos valeurs et s’en prennent à nos institutions. Elles tuent nos enfants."

Les États-Unis et la Colombie s’accordent alors sur un traité d’extradition qui permettrait de juger aux États-Unis les narcotrafiquants arrêtés en Colombie avec l’aide des forces américaines et notamment de la DEA (Drug Enforcement Administration).

Jusque-là, toute arrestation par le gouvernement colombien n’était pas crédible en raison de la corruption des juges si facile pour des hommes aussi riches.

Pablo Escobar avertit : "Je préfère une tombe en Colombie que l’extradition."

En juin 1991, Pablo Escobar finit par accepter de se rendre aux autorités colombiennes à une seule condition… il aménagera lui-même sa prison!

Si cela permet d’isoler le parrain des narcotrafiquants, cela ne l’empêche pas d’organiser son commerce depuis sa résidence.

Il va même jusqu’à tuer un de ses acolytes dans sa prison.

En juillet 1992, alors qu’il doit être transféré dans un centre carcéral plus conventionnel, Pablo Escobar s’enfuit.

La traque est alors lancée par la police colombienne et la DEA américaine s’accélère, jusqu’à ce qu’il soit rattrapé et tué ce 2 décembre 1993.

Pablo Escobar restera à jamais gravé dans l'Histoire.

Son réseau de production s'étendait de la Bolivie au Pérou, alors que son réseau d'exportation débordait l'Amérique du Nord et s'étendait en Europe et en Asie.

Les revenus de son cartel étaient estimés à 30 milliards de dollars par an et, en 1989, le magasine Forbes le classait au 7ème rang des plus grandes fortunes du monde.

Il était un héros à Médellin où il distribuait régulièrement de l'argent aux pauvres, ce qui l'aidait à recruter des supporteurs et à établir des refuges pour se protéger.

Il fut même élu député libéral au Congrès colombien en 1982.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd.)