
Alors que le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Évariste Somo Kakule, était en mission à Kasindi-Lubiriha pour lancer de grands projets d’assainissement et d’infrastructures, sa visite a été marquée par une interpellation publique du mouvement citoyen LUCHA (Lutte pour le changement).
Sur place, des militants de la LUCHA ont profité de l’événement pour brandir des calicots sur lesquels étaient inscrits des messages dénonçant l’inaction des autorités face à la persistance des massacres de civils dans la région.
« Nous sommes fatigués ! Jusqu’à quand allons-nous continuer à être massacrés ? » pouvait-on lire sur l’une des banderoles visibles aux abords du lieu où se tenait le rassemblement populaire.
Cette action militante intervient dans un contexte particulièrement tendu, quelques jours seulement après les dernières attaques attribuées aux terroristes ADF dans les localités de Ntoyo (territoire de Lubero), ainsi que Fotodu et Musuku (territoire de Beni).
Ces incursions meurtrières ont coûté la vie à plusieurs civils, plongeant les communautés locales dans la peur et le deuil.
Bien que la visite du gouverneur ait été principalement axée sur des projets de développement local notamment la réhabilitation des rues et le retraçage du collecteur d’eaux usées connu sous le nom de "Kifereji", il n’a pas pu échapper à la pression populaire sur la question sécuritaire, omniprésente dans sa province.
« On nous parle de développement, mais on enterre nos frères chaque semaine. À quoi servent les routes si on n’est pas en vie pour les emprunter ? » a déclaré le militant Kombi Nkakole, dénonçant le décalage entre les priorités du gouvernement provincial et les réalités du terrain.
Face à cette interpellation, le gouverneur militaire n’a pas réagi publiquement, se concentrant sur le déroulement des activités liées aux travaux d’infrastructure.
Pour la LUCHA, cette mobilisation visait à rappeler à l’État ses obligations régaliennes, notamment la protection des civils, alors que l’activisme des ADF se poursuit, malgré la présence conjointe des FARDC (Forces armées de la RDC) et de l’UPDF (armée ougandaise) dans plusieurs agglomérations de la région.