Après plusieurs semaines d’intervention aux côtés du ministère de la Santé, de l’OMS et des autorités locales, les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) ont procédé la semaine dernière à la passation complète de leurs activités au sein du Centre de Traitement Ebola (CTE) de Bulape dans le Kasaï.
Le dernier cas confirmé de maladie à virus Ebola (MVE) a été enregistré le 26 septembre et le nombre de patients suspects est en forte baisse, tout comme le nombre de patients suspects admis au CTE de Bulape.
MSF indique que le dernier patient guéri a pu quitter le centre le 19 octobre et que, si aucun nouveau cas ne se confirme, l’épidémie pourra être déclarée terminée le 30 novembre, conformément à la règle des 42 jours sans nouveau cas confirmé : « Nous sommes heureux d’avoir pu jouer à nouveau un rôle décisif dans la réponse à cette épidémie, face à laquelle la collaboration avec les autorités, l’OMS et la communauté a permis de surmonter de nombreux défis », déclare docteur Maria Mashako, coordinatrice médicale de MSF à Kinshasa qui explique qu’au vu de cette évolution positive, son organisation a mis fin à son intervention d’urgence à Bulape, réduisant ses équipes et laissant d’autres acteurs, en particulier le Ministère de la Santé, prendre le relai.
Il précise que les équipes de MSF ont été parmi les premières à arriver à Bulape après la déclaration de l’épidémie le 4 septembre, aux côtés de celles du ministère de la Santé, de son centre des opérations d’urgence (COUSP) et de l’OMS.
« Le personnel MSF du centre de traitement Ebola de Bulape est désormais remplacé par des agents du Ministère de la Santé, que nous allons continuer d’appuyer financièrement pendant deux semaines, et qui bénéficieront des infrastructures, équipements et médicaments dont nous faisons don avec ce départ », poursuit le docteur Mashako.
Notez que la réponse à cette 16ème épidémie de maladie à virus Ebola enregistrée en RDC, annoncée en septembre dernier, a bénéficié de la mobilisation rapide des autorités et de plusieurs acteurs expérimentés, ainsi que de la population de la zone affectée.
Et à en croire MSF, cette mobilisation a permis de maintenir sous contrôle l’étendue de l’épidémie, qui a malheureusement coûté la vie à 45 personnes, parmi lesquelles 34 cas confirmés.
Au total, 64 cas ont été enregistrés, dont 53 confirmés et 11 probables. 19 patients ayant eu une infection confirmée à Ebola ont été guéris grâce aux soins prodigués dans le CTE.
« Si la réponse a permis de maîtriser cette nouvelle épidémie, elle nous a à nouveau rappelé qu’au-delà des interventions d’urgence, le renforcement général du système de santé est une priorité pour prévenir, identifier et faire face à de telles situations », conclut Maria Mashako qui réitère que renforcer la qualité et l’accès aux soins de santé primaires est un pilier central de la réponse à ce type d’urgence.
