
Une recrudescence de tensions est rapportée ces dernières semaines entre la RDC et le Rwanda, notamment dans la province du Sud-Kivu où des mouvements militaires inhabituels et des regroupements de groupes armés sont signalés.
Dans son dernier rapport publié le 22 juillet 2025, Africa Security Analysis (ASA), une organisation indépendante d’analyse sécuritaire basée dans la région des Grands Lacs, alerte sur le risque croissant d’un conflit ouvert.
Elle évoque notamment la présence de forces étrangères non identifiées, des redéploiements de troupes des FARDC, ainsi qu’un regain d’activisme des groupes armés locaux et étrangers dans les hauts plateaux d’Uvira et Fizi.
Selon l’ASA, des unités des FARDC ont été récemment redéployées dans cette zone frontalière avec le Rwanda et le Burundi.
En parallèle, des milices locales comme les Twigwaneho, mais aussi des éléments armés étrangers, intensifient leur présence ; ce qui laisse craindre une convergence de foyers de tension dans cette région historiquement instable.
Les analystes notent également une opacité croissante autour des opérations militaires avec des budgets sécuritaires difficiles à tracer, et une faible coordination entre les autorités provinciales et nationales.
Risque d’embrasement régional
Le rapport de l’ASA prévient que cette situation pourrait rapidement dégénérer en conflit régional, impliquant indirectement le Rwanda, le Burundi et d’autres puissances régionales.
L’absence de dialogue entre les États voisins, combinée à l’effritement de l’autorité de l’État dans certaines zones, augmente le risque d’escalade incontrôlée.
ASA recommande aux partenaires internationaux de renforcer leur surveillance diplomatique et humanitaire dans la région, et d'encourager des mécanismes de désescalade à travers des cadres comme la CIRGL ou l’EAC.