Le président rwandais Paul Kagame est revenu sur l’épineuse problématique de l’insécurité dans l’Est de la RDC, et de la tension entre Kinshasa et Kigali qui en résulte.

Dans une interview accordée à Jeune Afrique cette semaine, Paul Kagame a signifié qu’il n’est pas prêt à rencontrer Félix Tshisekedi après que ce dernier l’a clairement menacé : « Je ne rencontrai pas Tshisekedi tant qu'il ne reviendra pas sur ses déclarations d'attaquer le Rwanda et d'un changement de régime », a lancé le président rwandais qui a également exigé le retrait des éléments FDLR de la RDC, qui constituent, a-t-il affirmé, « une menace permanente pour la sécurité du Rwanda. »

Sans nier la présence des troupes de l’armée rwandaise sur le sol congolais, en soutien au M23, Paul Kagame a signifié que cette question devrait être sérieusement étudiée, car ayant une dimension transversale puisque, a-t-il ajouté, l"e Rwanda héberge plus de 100.000 réfugiés congolais, dont plus de 15.000 arrivés récemment dans le pays."

Saluant les processus de paix de Luanda et de Nairobi, le président rwandais a expliqué que ces derniers devraient associer concomitamment les deux parties et ne pas se tenir de manière séparée.

Il a accusé Félix Tshisekedi d’avoir « manipulé des pays, des dirigeants et même des institutions sous-régionales telle que la SADC, qui a récemment déployé des troupes dans l’Est du pays pour combattre le M23 en remplacement de la force régionale de l’EAC. »

Pour lui, Tshisekedi a tout faux dans cette crise : « Nous savons tous qu’il a tort », a-t-il signifié.

« Il est incapable de comprendre les conséquences de ses déclarations en tant que Chef de l’Etat. Et cela est un véritable problème auquel je dois me préparer », a ajouté Paul Kagame.