Par Claudel Lubaya
Les adeptes du culte de la personnalité réunis au sein de l’union qui se proclame sacrée présentent leur champion comme un personnage d’exception, doté des capacités exceptionnelles, capable de construire l’équivalent de l'université de Harvard à Mbandaka en moins d’une année, la nouvelle ville KITOKO et celle dite de Fatshi city, le réseau téléphérique de Kinshasa, le réseau Métro Kin ; bref, de transformer les maquettes en une réalité en paillettes comme projet politique.
Ces manipulations l’ont fait entrer dans la mythologie congolaise, celle du roi soleil, inzulukable à l’instar de la légende des mobutistes, selon laquelle à 6 ans, Mobutu aurait terrassé à mains nues un léopard !
Mis à l’épreuve des faits, il n’en est rien.
Fatshi Béton est juste une simple vue de l’esprit, toujours prompt à esquiver chaque problème par de faux-fuyants sans jamais assumer ni sa responsabilité politique ni sa responsabilité morale.
Ceux qui s’opposent à sa gouvernance sont des "traîtres à la patrie, candidats à la peine de mort !". Lui, est chef de tout, mais responsable de rien.
Autrefois, Joseph Kabila et son FCC portaient sur eux, la charge du blocage.
Puis, ce fut Moïse Katumbi, alias la main noire, qui recourt aux hackers russes ! Aujourd’hui, l’auteur du blocage est une femme ; c’est madame la Constitution.
Et après ? Au-delà de sa personne narcissique, les autres ennemis du président de la république se trouvent dans la meute de flatteurs qui l’entourent, le bercent de louanges hypocrites mais le critiquent en privé.
Ils sont nombreux, ceux qui le maintiennent dans sa bulle dorée et ont tout intérêt à l’y maintenir, bercé par l’acclamation des foules et les lumières des scènes.
Bon nombre de ceux qui l’encensent aujourd’hui étaient hier avec Mobutu, d’autres avec Joseph Kabila, ou les deux en même temps.
Lorsque, sous la pression de l’AFDL, Mobutu fut contraint de prendre fuite dans les soutes d’un avion-cargo, les mêmes répétaient en chœur : « on lui disait tout mais il ne voulait pas nous écouter ».
Facilement recyclables, ils avaient alors rejoint le sénateur Joseph Kabila, à qui ils disaient « mingi mingi Raïs ». La suite, on la connait.
Ils sont à l’Union sacrée, traitant leur ancien bienfaiteur de tous les noms du diable, et se préparant pour que d’ici à la fin du second et dernier mandat en 2028, ils puissent se mettre au service de son successeur, avec la même servilité.
L’ennemi du président Tshisekedi, je le redis, n’est pas à trouver parmi ceux qui, comme moi, pour des raisons fondées, sont en désaccord avec sa gouvernance qui enfonce chaque jour le pays dans une crise multiforme.
Son ennemi, est le double qui sommeille en lui, comme dirait le psychiatre lisant "Le Double" de Dostoïevski.
Il s’appelle Fatshi béton, l’incarnation négative de lui-même, dont il est incapable de se départir. Il a pris le dessus sur sa personne.
Il l’habite au point qu’il se confond avec lui pour ne constituer qu’une seule entité négative.
A entendre ses partisans parler de lui, on se croirait face à un héros légendaire capable de tout dans l’imaginaire infantile, et incapable de rien dans le monde réel.
A l’image d’un héros, Fatshi Béton affectionne les mises en scène et s’octroie le bon rôle ; celui du Chevalier blanc, auréolé d’une sainteté hors pair, étrangement au-dessus de la mêlée et non trempé malgré la multitude de scandales politico-financiers qui choquent les citoyens mais pas lui.
Alors qu’un cycle de corruption, malversations financières et détournements de deniers publics ébranle le cercle de son pouvoir, lui, imperturbable, affirme avec solennité à Bruxelles que la corruption serait devenue une seconde nature pour les Congolais !
Et lui, dans tout ça ? Comme l’abbé Martin, le curé de Cucugnan, Fatshi béton est bon comme le pain, franc comme l’or !
Ses collaborateurs volent en dehors de lui. Ils détournent sans lui. Et lui n’y est pour rien.
Ainsi est-il écrit du premier au dernier verset du chapitre 1er de l’évangile selon Saint Félix, le dirigeant pur qui ne connaît point de péchés.
Et il y en a qui y croient en 2024, après avoir affirmé le contraire sous Mobutu et Kabila.
En réalité, Fatshi Béton n’est rien d’autre qu’un fabulateur, qui affectionne les florilèges de louanges et flatteries mais qui reste hostile aux critiques et remarques sur sa gouvernance.
Pourtant, les critiques les plus véhémentes et les insultes les plus infectes furent dans un passé récent, le fonds de commerce que Monsieur Félix Tshisekedi exploitait à dessein lorsqu’il accompagnait son défunt père dans l’opposition.
Que n’a-t-on pas entendu de sa bouche à l’endroit de Mobutu et des Kabila ?
S’il m’était permis de donner un conseil au Président Tshisekedi, je lui suggérerais de "tuer" Béton pour libérer Fatshi et laisser celui-ci prendre les rênes du pouvoir, quitter l’imaginaire pour affronter la réalité et les exigences de la fonction, loin des mondanités et apparats habituels.
Je lui dirais de ne plus se dédire ni se défausser sur les autres mais s’assumer quand il le faut en tant que chef et responsable numéro 1 quand le pays ne va pas.
C’est ce que l’on attend d’un président de la république ; politiquement et totalement responsable de ce qui marche et de ce qui ne fonctionne pas.
Par Claudel Lubaya
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