"La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie. Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine. Ce sont là des faits incontestables", Victor Hugo.
Le 25 Juin 2023, dans un stade de MBUJIMAYI, devant une foule immense, le Président TSHISEKEDI déclarait sur un ton menaçant : " je m’attaquerai sans hésitation et sans remord, à tout congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité de notre pays. Peu importe ce qu’on en dira : violation des droits de l’homme, privation de liberté. Je n’en mordrai pas ".
Ceux qui avaient suivi ces incantations n’en avaient peut-être pas saisi la portée.
Ces menaces jetaient les bases de l’instauration au pays de Lumumba, d’une nouvelle dictature, féroce et toxique, fondée sur la terreur, la restriction des libertés, le culte de personnalité, la pensée unique, la soumission au guide, au timonier, etc.
C’est la résurrection de Mobutu, 27 ans après sa chute, sa fuite et sa mort.
La levée du moratoire sur l’exécution de la peine n’est pas une surprise et son prétendu but de débarrasser l’armée et le pays des traitres supposés et d’endiguer la recrudescence d’actes de terrorisme et de banditisme urbain entrainant mort d’homme n’est qu’un alibi visant à maquiller les vraies motivations derrière cette décision.
En réalité, il s’agit de la mise en exécution des menaces de Mbujimayi et rien d’autre.
La levée du moratoire sur la peine de mort viole fondamentalement l'interdiction constitutionnelle des peines cruelles et inhabituelles et les garanties d'une procédure régulière et d'une protection égale devant la loi.
Elle constitue une violation des droits humains, en particulier du droit à la vie et du droit de ne subir ni la torture ni des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Robert Badinter disait : "Partout dans le monde, et sans aucune exception, où triomphent la dictature et le mépris des droits de l'homme, partout vous y trouvez inscrite, en caractères sanglants, la peine de mort."
Comme sous la 2ème République, cette décision controversée est un sérieux avertissement à l’endroit des dissidents effectifs ou potentiels.
Elle permet au pouvoir de se débarrasser de ses adversaires politiques car il suffit qu’ils soient faussement accusés de complot pour être condamnés par une justice à laquelle le sévère réquisitoire du Président Tshisekedi ne confère aucune crédibilité, aucune once d'équité ni d'impartialité, aucune légitimité pour dire le droit.
Sur le plan de protection des droits de l’homme, la levée du moratoire est en contradiction flagrante avec les dispositions des articles 16 et 61 de la Constitution, de même qu’elle est en déphasage avec les engagements internationaux de la RDC en matière de protection des droits de l’homme et énerve les dispositions pertinentes du pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui garantissent le droit à la vie à toute personne.
Elle sape tous les efforts fournis ces dernières années pour l’amélioration de l’image de la RDC en matière de protection des droits de l’homme.
Par Claudel Lubaya
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