Beni : Les femmes de Banyangala s’émancipent grâce aux AVEC malgré une situation d’insécurité

Face à l’insécurité persistante qui conduit au manque d’infrastructures agricoles et à la précarité dans le groupement de Banyangala en territoire de Beni au Nord-Kivu, des femmes transforment leur quotidien et s’organisent dans des Associations Villageois d’Epargne et de Crédit (AVEC) pour nourrir leurs familles, scolariser leurs enfants et affirmer leur autonomie.

Ces structures solidaires leur permettent de cotiser, épargner et lancer des petites activités génératrices de revenus, notamment dans l’agriculture ou le petit commerce.

Plusieurs parviennent ainsi à subvenir aux besoins de leurs familles et à scolariser leurs enfants, malgré une situation d’enclavement et des difficultés d’écoulement de leurs produits : « Depuis 2014, nous, les femmes agricultrices, avons compris ce que signifie l’autonomie. Avant, la vie de la femme dépendait entièrement de celle de l’homme. Ce n’est que lorsque le mari rentrait à la maison que l’épouse pouvait espérer manger. Aujourd’hui, les choses se sont nettement améliorées », témoigne Mbambu Kamala, l’une des femmes leaders locales.

Grâce à un prêt de 200 dollars obtenu via une AVEC, elle explique avoir pu acheter un champ de cacao.

Comme elle, d’autres femmes se lancent dans des activités d’agripreneuriat : vente de cacao, culture vivrière, mais aussi poissonnerie : « Nous vendons le cacao parce que nous avons des champs. Quand une femme obtient un peu d’argent, elle commence à vendre du cacao. D’autres vont chercher du poisson en Ouganda et l’apportent dans des marchés comme Nobili, Kikura ou Lwanoli. D’autres encore préfèrent cultiver leurs champs. Toutes ces activités nous aident à vivre », ajoute-t-elle.

Dans cette zone longtemps touchée par les attaques armées, et où les routes agricoles restent impraticables, ces initiatives féminines apparaissent non seulement comme une stratégie de survie, mais aussi comme un levier de résilience et d’autonomisation.