
Après avoir menacé de réagir aux offensives militaires des forces gouvernementales contre ses positions et « éliminer toute menace à sa source », le M23 a conquis le lundi 6 octobre dernier Les agglomérations de Luke et Mulema dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu après d’intenses combats.
Selon les sources locales, les résistants Wazalendo qui tentaient de freiner leur progression dans cette zone se sont repliés vers Ngululu, obligeant la population civile de ce village à se réfugier en brousse.
Dans la province voisine du Sud-Kivu, le M23 a là aussi poursuivi avec sa campagne militaire et contrôle désormais les villages de Chulwe et Kishadu dans le territoire de Kabare, et ceux de Lubimbe 1 et 2 qui donnent accès au territoire de Mwenga dans le territoire Walungu, ouvrant ainsi la route vers le territoire de Shabunda.
Et à en croire des sources concordantes, le mouvement rebelle compte bien prendre le contrôle de la ville minière de Kamituga, un axe stratégique qui ouvre la voie aux villes de Kisangani, Kindu, Kalemie et même Uvira.
Il faut dire que les deux parties multiplient depuis plusieurs semaines des accusations mutuelles avec des attaques contre leurs positions respectives.
Et en coulisse, le M23 tout comme le régime de Kinshasa s'activent pour recourir à une option militaire.
Si Kinshasa priorise son aviation militaire avec un éventuel appui des mercenaires du groupe Black Water en plus de des effectifs des FARDC et des résistants Wazalendo, le M23 n’a eu de cesse de renforcer ses positions ces derniers jours sur les différentes lignes de front.
La semaine dernière, le M23, qui avait déjà présenté une première vague de plus de 7.000 « commandos » parmi lesquels d’anciens militaires des FARDC qui s’étaient rendus lors de la chute de la ville de Goma ; a encore présenté une nouvelle vague de plus de 9.000 autres commandos ayant fini leur formation militaire à Chanzu dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.
Ceux-ci ont dans la foulée été déployés sur différentes lignes de front au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, dans l’objectif de mener de nouvelles offensives.
Notez que ceci intervient alors que le processus de paix de Doha est à nouveau au point mort, ce qui laisse craindre l’enlisement de la guerre et un échec des différents processus de paix en cours dont celui de Washington qui est lui aussi dans l’impasse.