Par Claudel Lubaya

La parole politique, parce qu’elle est émise depuis une position d’autorité, a une portée symbolique forte. Elle doit être tenue à un haut niveau d’exigence.

Loin des invectives, des insultes et des simplifications outrancières, elle doit rassembler, non diviser ; éclairer, non enflammer ; apprécier, non mépriser.

Par les injures qu’il débite, le président Tshisekedi manque au devoir d’exemplarité auquel l’astreint sa fonction.

Ses revirements intempestifs conduisent le pays dans une impasse marquée par une crise interne qu’il renie et un isolement international.

Son discours victimaire met en lumière un homme isolé, obsédé plus par son narcissisme que par le souci de cohésion nationale.

Au lieu de rassembler, Tshisekedi n'a eu de cesse que d’attiser les flammes de la haine, d’insulter et diviser les congolais comme jamais, désignant tour à tour des catégories à la vindicte populaire.

C’est un tyran qui parle haut, mais ne s’écoute jamais parler. C’est symptomatique de kakistocrate.

A Bruxelles, devant un auditoire des membres de son parti, Félix Tshisekedi s’est livré à un monologue dont il détient seul le secret, avec des propos confus, teintés de suffisance et d’autoritarisme.

Derrière les mots de paix, se cache juste une posture et non une réelle volonté d’y arriver.

Derrière l’affirmation patriotique, transparait un égocentrisme inquiétant.

L’homme est de plus en plus inquiet pour lui-même et inquiétant pour le pays, du fait de vouloir à tout prix imposer à tous, son propre récit sans le soumettre à la moindre contradiction.

A Bruxelles, il s’est présenté comme le seul patriote authentique, gardien autoproclamé de la nation, juge suprême du patriotisme.

Toute voix dissidente est suspecte ; tout désaccord, une trahison. Cette posture trahit un pouvoir fragile qui, faute de résultats, s’enferme dans une rhétorique despotique.

Derrière son vernis de patriote inflexible, se profile un personnage consumé par le déni de la réalité, enfermé dans une logique d’opposition systématique à ceux qui ne partagent pas son analyse erronée de la situation.

Tant qu’il confondra critique et trahison, autorité et arrogance, patriotisme et pouvoir personnel, le Congo ne s’en sortira pas de la tragédie actuelle.

Sous prétexte de “paix juste” et de “souveraineté nationale”, Tshisekedi tente de dissimuler son ego blessé.

Il se pose en héros incompris, accusant tantôt l’Occident, tantôt son opposition, la société civile (ses nouveaux ennemis intérieurs) ; tout le monde sauf lui.

A force de se victimiser, il en vient à oublier qu’il est lui-même l’essence et la cause principale de la crise.

La RDC n’a pas besoin d’un président qui distribue les brevets de patriotisme. Elle a besoin d’un dirigeant capable d’indiquer le cap, d’unir sans dénigrer ni imposer sa propre pensée.

Par Claudel Lubaya