Plus de 7000 familles déplacées vivent sur le site de Bulengo, au quartier dit « Lac vert », en périphérie ouest de la ville de Goma. 
Elles ont pour la plupart fui les affrontements armés survenus à Kitchanga et ses environs ces dernières semaines. 

Médecins Sans Frontières (MSF), qui donne cette information, dit avoir mis en place un poste de santé à Bulengo pour assurer des soins médicaux gratuits aux personnes déplacées qui sont venues se réfugier sur ce site. 
Chaque jour, l’équipe de MSF y réalise une moyenne de 165 consultations. 

Parmi celles-ci, des victimes de violences sexuelles sont soignées quotidiennement. « J’ai quitté mon village pour me mettre à l’abri à Bulengo. Durant la fuite, des hommes armés nous ont arrêtées, ont pillé nos biens et nous ont conduites en brousse avant de nous violer », raconte une patiente d’une vingtaine d’années, encore sous le choc de l’agression.

Comme elle, « ces victimes de violences sexuelles bénéficient de soins médicaux et d’un soutien psychologique dans notre clinique. Si les violences sexuelles existent en toutes circonstances, les conflits et les déplacements tendent à augmenter significativement les risques auxquels les femmes en particulier, sont confrontées », explique Amani Shamamba, infirmier superviseur pour MSF au sein de la clinique de Bulengo. 

De l’autre côté de la ville, à Munigi et Kanyaruchinya, les équipes de MSF font le même constat : la très grande majorité des victimes de violences sexuelles prises en charge dans ces aires de santé font partie des communautés déplacées. 

Le risque de choléra, jamais très loin non plus

Les conditions de vie précaires, le manque d’hygiène et d’accès à l’eau sont des éléments propices à l’apparition et la propagation des maladies d’origine hydrique telles que le choléra.
Et le site de Bulengo ne fait pas exception. 

Depuis l’ouverture de sa clinique à Bulengo, MSF a déjà pris en charge 52 cas suspects de choléra.

Pour réduire les risques de propagation du choléra, MSF fournit 91m3 d’eau potable par jour à travers sept points de distribution et est en train de construire 200 latrines, dont 120 sont déjà opérationnelles. 

A partir de ce mois de mars, MSF procédera au pompage de l’eau du lac situé à environ 1km du camp pour assurer une livraison de 400m3 d’eau chaque jour. 

L’eau sera traitée sur place avant d’être distribuée aux habitants du camp.