L’organisation Badilika Droits Humains exprime sa « vive inquiétude » face aux conséquences de la fermeture des banques et institutions financières dans plusieurs villes et territoires dans l’Est de la République démocratique du Congo, notamment à Rutshuru, Nyiragongo, Masisi, Walikale et Goma, actuellement sous contrôle du M23.

Selon l’ONG, cette mesure imposée par le gouvernement congolais depuis janvier 2025, « prive des centaines de milliers de civils de l’accès à leurs propres ressources financières », provoquant une crise économique, sociale et sanitaire sans précédent.

Sur le terrain, des témoins rapportent un effondrement économique avec commerces paralysés, marchés désertés et inflation galopante ; des salaires bloqués pour les enseignants, agents de santé et fonctionnaires, une situation qui menace les services publics, et ce qui laisse place à une catastrophe sanitaire avec des hôpitaux privés de médicaments et de matériel, des soignants impayés et des patients livrés à eux-mêmes.

Cette ONG ajoute que cette misère sociale généralisée touche familles, enfants déscolarisés et personnes vulnérables livrées à la faim.

Pour Badilika Droits Humains, cette fermeture constitue une punition collective infligée à des populations innocentes, violant la Constitution congolaise, la Déclaration universelle des droits de l’Homme et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

L’ONG appelle le gouvernement à rouvrir immédiatement et de manière sécurisée les banques dans les zones affectées, à mettre en place des mécanismes alternatifs de paiement, tels que le mobile money, les guichets spéciaux ou les transferts directs pour garantir le versement des salaires et pensions, à protéger les droits fondamentaux des civils, notamment l’accès à la santé, à l’éducation et à une rémunération juste.

Elle interpelle également la communauté internationale pour exercer une pression sur Kinshasa : « Empêcher des citoyens d’accéder à leur argent, c’est les condamner à la misère, à la faim et à la mort lente », souligne le communiqué de Badilika Droits Humains signé par Kambale Nguka Patrick, son Secrétaire Général.

L’organisation avertit que cette situation menace la cohésion sociale, détruit la confiance dans les institutions et alimente la misère dans l’Est de la RDC.