Alors que le gouverneur de la Banque centrale du Congo, André Wameso, a expliqué lors de son audition la semaine dernière par la Commission économique et financière (ECOFIN) de l’Assemblée nationale que l’appréciation actuelle du franc congolais face au dollar américain pourrait entraîner une baisse des recettes de l’État ; l’institution d’émission réagit pour démentir cette affirmation « qu’elle qualifie d’erronée et de fallacieuse. »
Dans un communiqué, la BCC affirme qu’il s'observe plutôt une plus-value des recettes publiques par rapport aux prévisions budgétaires et ce, dans un contexte de raffermissement de la monnaie nationale : « A la fin Octobre 2025, le taux de change s’est établi à 2.247,87 CDF le dollar américain, soit une appréciation de 14,1% pqr rqpport 0 fin septembre 2025, alors que les recettes publiques se sont situées à 23.727,7 milliards de CDF face à des prévision budgétaires de 22.422,4 milliards de CDF, attestant d’une plus-value des recettes publiques de 1.305,7 milliards de CDF », indique la BCC qui appelle par ailleurs la population « à faire preuve de vigilance et à vérifier, sur la base des données statistiques officielles, les informations diffusées par les médias. »
La Banque Centrale du Congo dément formellement les informations erronées et fallacieuses qui circulent sur la toile laissant entendre que Monsieur le Gouverneur aurait reconnu qu’il y aurait une baisse des recettes budgétaires liée à l’appréciation du franc congolais.
— Banque Centrale du Congo (@BCC_RDC) November 4, 2025
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Il faut dire que malgré cette assurance, de nombreux experts des finances publiques soutiennent toujours que cette appréciation artificielle du franc congolais, qui est le « fruit d’une mesure prudentielle de la BCC imposant aux banques commerciales une réserve obligatoire plus stricte en monnaie nationale », va ralentir les rentrées fiscales, ce qui pourrait être à la base des difficultés de paiement des salaires des agents de l’Etat entre décembre 2025 et fin mars 2026.
D’autres observateurs restent également sceptiques affirmant que l'appréciation du franc congolais n’a toujours pas conduit à la baisse des prix des principaux biens de première nécessité.