Impactée par la guerre et l’instabilité, la ville de Goma retrouve petit à petit son sourire à travers la résilience de ses habitants, en particulier les artistes.
Entre le football, la boxe, les concerts de musique et autres festivals, les activités culturelles continuent de redonner vie à cette ville meurtrie.
Cependant, la situation n’est pas sans obstacles. Depuis la déclaration de l’état de siège le 1er mai 2021 par le président Félix Tshisekedi et la mise en place de mesures de sécurité drastiques, notamment des couvre-feu, la tenue de grands événements culturels a été mise à mal depuis lors.
L’Annulation du Festival Amani et des Concerts en 2024
Le Festival Amani, événement phare de la région des Grands Lacs, a ainsi été reporté à maintes reprises en 2024 avant de se tenir finalement au mois de novembre de cette année au cours de la quelles, en août cette fois, c’est le concert de la star de la musique congolaise, Fally Ipupa, qui avait été annulé.
Et ces épisodes ont frustré les passionnés de l’art et de la musique en particulier qui ont toujours participé massivement à ces genres d’événements culturels.
L’Espoir Renouvelé avec le Festival Feski
Et après la guerre, la 1èr édition d’un nouveau festival, le Festival Social du Kivu, porté par un particulier sans aucun sponsor officiel semble redynamiser le secteur culturel dans le chef-lieu du Nord-Kivu.
Bien que les premiers jours aient montré une participation timide des Gomatraciens, la troisième journée le dimanche 12 octobre 2025 a elle été marquée par une effervescence inédite.
Le public s’est laissé emporter par des artistes locaux tels que Capita AMON et Mack El Sambo, qui ont mis le feu sur la scène avec des performances de reggae et d’amapiano, des styles musicaux populaires auprès des jeunes.
Cette soirée, organisée à la plage publique de Goma, a été un moment de pure magie, offrant aux spectateurs un répit bien mérité dans une période de grande incertitude.
Pour Alex Kambale, animateur culturel très suivi dans la ville, c’était un véritable "ouf de soulagement" de voir le retour timide mais tangible de la culture sur scène : « Ce sont les artistes qui sont perdants si rien n'est fait pour organiser ce genre d'activités », avance-t-il soulignant le rôle crucial de la culture pour l'unité et la résilience d'une communauté en crise.
En dépit du contexte sécuritaire et politique incertain, les autorités du M23 qui contrôle qui contrôle actuellement cette zone, ont appelé la jeunesse « à éviter les discours de haine et à cultiver l’amour. »
Ali Musagara, chargé de la culture et des arts, a également promis d'amener d'autres artistes en réponse aux attentes de la population.
Des noms tels que Gazo, Fally Ipupa, Gims et Youssoupha ont été mentionnés par le public, soulignant l’engouement pour la musique et la culture.
Il faut dire que malgré la situation sécuritaire critique dans l’Est de la RDC marquée par la guerre contre le M23, la ville de Goma continue de se positionner comme un pôle culturel majeur dans le pays.
La jeunesse, encore et toujours, fait preuve de résilience. Et le FESKI, bien que modeste en comparaison aux grands événements que connait généralement le chef-lieu du Nord-Kivu, incarne cette volonté indomptable de maintenir la flamme de la culture vivante, dans l’espoir de voir la restauration effective d’une paix durable.
Notez que des jeunes venus d’autres villes voisines ont également pris part à ce festival culturel qui a été une véritable fête de la solidarité et de la culture.
