Après une série d’accusations de violation continue du cessez-le-feu par les forces gouvernementales suite à des bombardements incessants contre ses positions au Nord-Kivu et au Sud-Kivu ; l’AFC/M23 menace de riposter vigoureusement.

Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 23 octobre 2025 à Goma, son coordonnateur, Corneille Nangaa, a pointé du doigt les attaques menées avec des drones et des avions par les forces gouvernementales depuis plusieurs jours, indiquant que ces attaques causent des pertes humaines parmi les civils : « Nous attirons l’attention des médiateurs afin de tirer toutes les conclusions qui s’imposent face à l’ampleur de la crise provoquée et accentuée par le régime de Kinshasa. L’AFC/M23 avertit solennellement qu’elle ne restera pas les bras croisés et devra défendre les populations menacées par ces attaques barbares de Kinshasa », a-t-il déclaré, indiquant qu’il est en vie contrairement aux rumeurs qui l’annonçaient une énième fois comme mort.

Corneille Nangaa a également accusé Kinshasa de persister dans une logique d'affrontement total, signifiant que le gouvernement congolais préfère la voie des armes à celle du dialogue : « Jour après jour, il s'est érigé en procureur de la mort, ordonnant et couvrant des attaques ciblées contre les populations civiles, semant la terreur dans les zones sous son contrôle comme dans celles qu'il convoite », a-t-il poursuivi pointant du doigt la participation de l’armée burundaise dans ces attaques et dénonçant un situation de non Etat dans plusieurs parties de la RDC.

« Nous poursuivons avec Doha, mais nous n’allons pas permettre que les criminels continuent à tuer nos populations, à bombader les sites civils, et à inquiéter la stabilité qui est en train de naître dans l’espace sous notre contrôle », a-t-il conclu, réitérant que l’attitude du régime de Kinshasa entrave la signature il y a quelques jours du Mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu par les deux parties.

Il faut dire que les derniers développements de la situation sur terrain laissent craindre une nouvelle impasse des pourparlers de Doha puisque les deux parties continuent de multiplier des accusations mutuelles avec des attaques contre leurs positions respectives.

Et pour de nombreux observateurs qui font remarquer qu’aucune avancée réelle sur terrain n’a été enregistrée depuis la signature de la déclaration de principes de Doha, l’attitude affichée par le gouvernement congolais et par le M23 laisse croire que le recours à l’option militaire est plus que jamais envisagée.

Si Kinshasa priorise son aviation militaire avec un éventuel appui des mercenaires du groupe Black Water en plus de des effectifs des FARDC et des résistants Wazalendo, le M23 n’a eu de cesse de renforcer ses positions ces derniers jours sur les différentes lignes de front et ce, après avoir présenté plusieurs vagues de ses nouveaux commandos dont d’anciens militaires des FARDC.