
A l’occasion de la commémoration du GENOCOST ce 2 août 2025 qui coïncide par ailleurs avec le début de la deuxième guerre du Congo, Denis Mukwege est revenu sur la crise en cours en RDC, caractérisée par la guerre contre le M23 à l’Est du pays.
Dans une déclaration, l’ancien candidat à la Présidentielle de 2023 a avancé que cette nouvelle guerre d’agression s'inscrit dans la ligne droite d'une planification orchestrée depuis 1998 visant essentiellement l’accaparement des ressources minières congolaises : « Le dernier rapport du Groupe d’experts des Nations Unies sur la RDC a encore démontré que le mobile principal de la résurgence du M23 contrôlé par l’armée rwandaise réside dans l’accaparement des ressources minières congolaises compromettant sérieusement l’intégrité de la chaine d’approvisionnement des minerais stratégiques essentiels à l’économie mondiale », a-t-il signifié déplorant qu’après des décennies de pillages et de crimes, les autorités congolaises poursuivent le bradage des ressources et l’abandon de la souveraineté du pays avec la conclusion d’accords de paix précipités, opaques et non-inclusifs.
« Pour chercher à obtenir la paix, le régime de Kinshasa s’est engagé à travers les Accords de Washington et de Doha à légaliser le pillage de nos ressources et à légitimer l’occupation de nos agresseurs », a pointé le Prix Nobel de la Paix.
🇨🇩 Commémoration du début de la deuxième guerre du Congo #nojusticenopeace
— Denis Mukwege (@DenisMukwege) August 2, 2025
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En ce 2 août, nous commémorons le début de la deuxième guerre du Congo. Ce conflit, qui est le plus meurtrier depuis la 2e guerre mondiale, a ouvert la voie à un cycle de violences qui se… pic.twitter.com/459tU4KkgE
Le fédéralisme évoqué avec insistance, un véritable tremplin pour la balkanisation
Pour lui, le plan de balkanisation de la RDC poursuit inexorablement son cours avec la promotion du fédéralisme par le M23 qui occupe depuis une bonne partie des provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu : « Après l'invasion des zones minières et l'installation d'administrations parallèles, les rebelles de l'AFC/M23 s'appuient sur le climat de terreur qu'ils ont instillé dans les territoires qu'ils occupent pour promouvoir un fédéralisme qui préfigurera l’éclatement du pays, alors que toutes les structures de la République sont en faillite. Ces revendications s'inscrivent clairement dans un plan bien huilé des acteurs de la déstabilisation de la Nation congolaise de concourir à la naissance d'un nouvel État dans l'Est de notre pays. Malheureusement, si notre population ne se réveille pas aujourd'hui, nous risquons d'être la dernière génération à avoir grandi dans les frontières actuelles de la RDC », soutient Denis Mukwege qui réitère « qu’aucun accord ne pourra mener à une paix durable en sacrifiant la justice et le droit international. »
« Personne ne viendra sauver le Congo à notre place. Après trente ans de violences inouïes, il est évident qu'aucun dirigeant du monde ne placera notre souffrance au rang de ses priorités, en lieu et place de servir les intérêts du peuple qui l'a élu. C'est pourquoi, aujourd'hui plus que jamais, nous comptons sur votre vigilance, votre prise de conscience et votre détermination pour insuffler une nouvelle trajectoire à notre Nation, et tourner une fois pour toutes cette page sombre de l’histoire de la RDC, de l’Afrique et de l’humanité », a conclu Denis Mukwege insistant sur le fait que la justice pour les millions de victimes congolaises est non négociable.
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