
Prévu pour ce vendredi 8 août 2025, les négociations de fond devant aboutir à un accord de paix global dans le cadre des pourparlers de Doha entre le gouvernement congolais et le M23 n’auront pas lieu.
Et pour cause, la délégation du mouvement rebelle ne s’est pas rendue au Qatar avançant n’avoir reçu aucune invitation de la part du médiateur qatari.
Mais le M23, qui avait déjà accusé le régime de Kinshasa « de violer le cessez-le-feu recommandé, sabotant l’accord de principes de Doha ainsi que les efforts en cours pour une résolution pacifique de la crise », a réitéré ses accusations dénonçant cette fois des attaques contre ses positions au Nord-Kivu et au Sud-Kivu : « L’AFC/M23 dénonce la violation intentionnelle du cessez-le-feu par les FARDC en complicité avec l'armée burundaise, les FDLR et les Wazalendo. À dater de ce jour, l’AFC/M23 annonce qu'aucune attaque ne passera plus sans riposte du M23-AFC pour taire la menace », a déclaré Bertrand Bisimwa, Président du M23 et coordonnateur adjoint de l'AFC, la plateforme politico-militaire qui parraine son mouvement rebelle ; c'était au cours d’un point de presse tenu ce jeudi 7 août 2025 à Goma.
Pour lui, ces attaques meurtrières qui touchent également les populations civiles, « violent le cessez-le-feu ainsi que l'esprit et la lettre de la Déclaration de Principes signée le 19 juillet 2025 à Doha, et menacent dangereusement tout le processus de paix en cours » : « L'AFC/M23 met en garde le régime de Kinshasa et informe la médiation ainsi que tous les acteurs qui interviennent dans le processus qu'elle ne saurait pas supporter pour longtemps ces actes belliqueux et provocateurs. A dater de ce jour, si rien n'est fait, et malgré notre bonne foi et notre engagement sans faille dans le processus de paix et en particulier dans le cessez-le-feu ; chaque attaque sera suivie d'une réaction appropriée et susceptible de neutraliser définitivement la menace en vue de protéger la population civile », a poursuivi Bertrand Bisimwa qui a souligné notamment les attaques dans le village de Rugezi dans les hauts-plateaux d’Uvira au Sud-Kivu, celles de Lulenge/ Kalambi, de Kilembwe et d'Irumba dans le Territoire de Fizi cette fois, ou encore celles enregistrées dans les localités de Bilalombili et Mukenke, Kipupu, Nyabibuye, Malingi, Marunde, Luhemba, et Mikenke toujours dans cette zone.
#RDC: Goma-L’AFC/M23 prévient #Kinshasa : "Kinshasa doit arrêter de blaguer ,lorsque nous allons décider de riposter à ses attaques, qu'on ne puisse pas dire que nous avons violé le cessez-le-feu. La patience a des limites, si Kinshasa n'arrête pas ses blagues, nous allons nous… pic.twitter.com/whXdjv0nND
— Steve Wembi (@wembi_steve) August 7, 2025
Il faut dire que le gouvernement congolais et le mouvement rebelle ont avancé des interprétations divergences de la déclaration de principes de Doha, multipliant par ailleurs des accusations mutuelles ; une situation qui révèle une mauvaise foi manifeste des deux parties qui seraient en même temps en train de s’activer en coulisses pour recourir à l’option militaire.
Et sur ce point, le M23 a récemment conquis de nouveaux villages et localités en territoire de Masisi après des affrontements ces derniers jours et ce, malgré que cet accord préconise « un cessez-le-feu permanent » qui inclut l’interdiction des attaques de toute nature aérienne, terrestres, maritimes ou lacustres ainsi que toute tentative de conquête ou de modification des positions par la force sur le terrain.
1 Commentaire
Joseph Seven - 07/08/2025 23:06 - Répondre
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