Ce jour-là, 11 août comme aujourd’hui, mais en 1938, décès d'Albéric Gbemani, père du Maréchal Mobutu. Gbemani était cuisinier à la résidence d'un magistrat colonial de Lisala.

A son décès, Mobutu n'a que 8 ans. Mobutu sera élevé par sa mère, Mama Yemo, à qui il vouera un culte sans égal toute sa vie.

Albert Gbemani était le deuxième époux de Marie Madeleine Yemo (du village Kawele). Gbemani et Yemo appartenaient tous deux au clan Lite-Nyama, séparé d’un autre groupe du même clan dit Lite-Bala installé dans la région de Yakoma, plus au nord-est de l'ex-Equateur.

En 1937, le couple Delcourt pour lequel Alberic Gbemani travaillait retourne en Belgique. Albéric sera alors engagé par les sœurs de l’hôpital général des Congolais.

Mais ce 11 août 1938, il meurt, laissant trois orphelins – 2 frères – et une veuve sur le point d’accoucher.

Son épouse, Madeleine Yemo, sans ressources, prend le bateau qui remonte le fleuve et se réfugie à Kawele, son village natal, à quelques kilomètres de Gbadolite dont était originaire son mari.

Son fils, Mobutu, est pris en charge par son grand-père et son grand-oncle.

La petite famille vit des années d’errance dans la région. Mobutu retrouve le chemin de l’école, grâce au football ; il est gardien de but.

Les pères capucins l’envoient à Molegbe, où son beau-père avait travaillé. Il n’y reste pas. Il se rend à Bwamanda.

Mais grosse déception pour Mobutu : les missionnaires enseignent en dialecte local.

Lui qui maîtrise le français grâce à Mme Delcourt, lui qui avait sauté deux classes à Léopoldville dès l’école primaire, lui qui se sait intelligent, énergique... alors, il s’enfuit de nouveau.

En février 1950, Mobutu est convoqué au commissariat de police de Coquilhatville, arrêté et conduit au camp militaire.

On l’affecte au peloton spécial du bataillon, réservé aux recrues instruites, comme comptable adjoint.

En décembre 1950, Mobutu intègre l’École centrale de Luluabourg, où l’on forme les sous-officiers noirs.

Et tout partira de là. A ses parents - surtout à "Mama Yemo", le futur maréchal-Président vouera un culte sans égal toute sa vie.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)