Ce jour-là, 13 novembre comme aujourd'hui, mais en 1984, Laurent-Désiré Kabila, disparu des radars depuis 1964, mène sa première attaque de grande envergure contre les forces de Mobutu, dans la cité de Moba (en territoire de Moba).

On l'appellera la guerre de "Moba 1" (car une autre attaque de grande envergure sera organisée en juin 1985, "Moba 2").

Pour rappel, après l'échec de la rébellion Simba lumumbiste en 1964, Laurent-Désiré Kabila va disparaître pendant quelques années, avant de fonder, en octobre 1967, un maquis sur les bords du lac Tanganyika.

Il y crée un Proto-État marxiste, nommé "zone rouge", dans le territoire de Fizi (maquis connu sous le nom de code de "Hewa Bora").

Pour donner une justification à sa lutte armée, Laurent-Désiré Kabila crée le "Parti Révolutionnaire du Peuple" (PRP). Il en est le président.

Mais à partir des années 1970, le maquis du PRP se vide, surtout à cause du départ d'un certain nombre de cadres locaux qui préfèrent aller en refuge en Tanzanie.

C'est dans ce contexte que les combattants de Laurent-Désiré Kabila lanceront, ce 13 novembre 1984, une attaque de grande envergure à Moba (région natale de LD Kabila), dans le but de contrarier l'armée de Mobutu.

Très vite, la garnison locale des Forces Armées Zaïroises (FAZ) se rallie aux rebelles de LD Kabila.

Le 15 novembre, Mobutu décide d'envoyer à Moba les parachutistes du 311e bataillon (de la 31e brigade parachutiste zaïroise), basés à Kamina.

La brigade est commandée par des instructeurs français, qui ne participent pas aux combats, même s'ils gèrent les opérations.

Deux Hercules C-130, un avion léger Cessna 310 et deux avions d'attaque Aermacchi MB-326 y sont envoyés.

Au sol, deux colonnes motorisées, parties de Kamina et de Lubumbashi, viennent en appui (malheureusement, elles n'arriveront à Moba qu'à la fin du mois de novembre 1984, à cause de la saison des pluies).

Les troupes des FAZ sont commandées par Major Ebamba. Les parachutistes parviennent à reprendre l'aéroport de Moba le 16 novembre, mais les combats se poursuivront dans la cité de Moba jusqu'au 17, lorsque plusieurs rebelles s'évaporent dans la nature et regagnent, pour certains, le territoire de Fizi.

L'attaque de Moba 1 en novembre 1984 mettait en exergue la faible qualité et la corruption des unités locales des FAZ.

Le gouvernement du Zaïre accusa la Tanzanie et le Burundi d'avoir assisté les rebelles et de les avoir hébergés chez eux.

Dès décembre 1984, on déplora plusieurs exactions sur les populations civiles de Moba, accusées d'avoir soutenu les rebelles de LD Kabila.

Les FAZ procédèrent à des arrestations arbitraires, des actes de torture et des exécutions sans jugement.

Le 29 juin 1985 (la veille de la célébration des 25 ans d'indépendance du Zaïre), le PRP de Laurent-Désiré Kabila attaqua de nouveau la cité de Moba.

Mais cette deuxième attaque fut rapidement repoussée par les Forces Armées Zaïroises. Deux mois après (août 1985), Calixte Majaliwa, chef d’État-major général du PRP de LD Kabila, en désaccord avec ce dernier, décide de se rallier à Mobutu.

Il fut intégré dans les rangs des Forces Armées Zaïroises en tant que responsable des opérations des FAZ.

Laurent-Désiré Kabila était alors fragilisé et décida de se retrancher en Tanzanie. En 1990, il refusa de participer à la Conférence nationale souveraine... avant sa réapparition spectaculaire d'octobre 1996, avec l'AFDL.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)




Job KAKULE

Job KAKULE - 18/11/2021 21:05 - Répondre 

🤔🤔🤔