Ce jour-là, 14 septembre comme aujourd'hui mais 1960, tout commence lorsque les deux leaders congolais, le Président Kasa Vubu et son Premier ministre Lumumba, s'empoignent.

La dyarchie instaurée au sommet de l'Etat entre le Président de la République et le Premier ministre par la loi fondamentale, Constitution de 1960, élaborée par le Parlement belge pour servir de cadre juridique provisoire, avant l'adoption d'une Constitution rédigée par les congolais eux-mêmes, élabore un système fédéral complexe.

D'où la confusion qui régnait entre les deux hommes : Kasa Vubu qui prétend avoir révoqué Lumumba et Lumumba qui, à son tour, prétend avoir révoqué Kasa Vubu.

Après une semaine de cacophonie au sommet de l'Etat, le Parlement congolais décida de se réunir le 8 septembre en vue de statuer sur la crise et sa décision était sans appel : Kasa Vubu et Lumumba doivent conserver leurs fonctions respectives.

Et ce 14 septembre, à 20h30, le colonel Joseph-Désiré Mobutu, commandant en chef de l'armée, exécute son "premier" coup d'Etat.

Il déclare la "neutralisation" des politiciens et affirme : "il ne s'agit pas d'un coup d'Etat, mais d'une simple révolution pacifique afin de rétablir l'ordre".

Cependant, le Président Kasa Vubu est rappelé à la tête de l'Etat congolais. Le ministre-adjoint des affaires étrangères de l'URSS, Valerian Zorine, protestera auprès du secrétaire général des Nations Unies et Patrice Lumumba dénoncera le comportement de Mobutu... mais rien ne sera fait.

En réaction, Mobutu fermera les ambassades des pays socialistes, l'Union soviétique et la Tchécoslovaquie, donnant 48h à leurs diplomates de quitter Léopoldville (Kinshasa). 

Mobutu réclamera, par la suite, le retrait des troupes ghanéennes et guinéennes à cause de leur soutien direct à Lumumba. Quelques jours après, la traque de Lumumba était lancée.

Pour bien d'observateurs de la politique congolaise, ce coup d'Etat de Mobutu ce 14 septembre 1960 marque un tournant de l'histoire congolaise, notamment l'assassinat de la jeune démocratie congolaise et le sabotage de l'indépendance congolaise acquise avec tant de sacrifices et souffrance.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)




Samuel ABIBA

Samuel ABIBA - 14/09/2020 16:18 - Répondre 

Ça alors...