Ce jour-là, 1er février comme aujourd’hui, mais en 2017, décès d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba, à Bruxelles, des suites d'une embolie pulmonaire, à l'âge de 84 ans.

Figure historique de l'opposition congolaise, Etienne Tshisekedi wa Mulumba était un défenseur acharné de l’instauration de la démocratie en RD Congo. Jusqu'à la fin de sa vie, il a fait peur aux autorités congolaises.

Car, contrairement aux nombreux augures, sa popularité ne s'est jamais démentie.

La raison ? Une endurance au mal, et beaucoup d'entêtement dans sa lutte pour la démocratie.

Étienne Tshisekedi voit le jour à Kananga (alors Luluabourg), en décembre 1932. Lorsque Joseph-Désiré Mobutu fait son premier coup d’état de septembre 1960, Etienne Tshisekedi est membre du collège des Commissaires généraux (gouvernement provisoire mis en place par Mobutu), en tant qu’adjoint du commissaire à la Justice, Marcel Lihau.

Entre 1961 et 1965, Étienne Tshisekedi est le recteur de l'École nationale de droit et d'administration (ENDA). En 1965, lorsque Mobutu fait son 2ème coup d’Etat, Etienne Tshisekedi participe au gouvernement en tant que ministre de l'Intérieur et des Affaires coutumières. C’est à ce titre qu’il prendra part à la rédaction de la Constitution congolaise de 1967.

Cette même année, au conclave de Nsele, Etienne Tshisekedi rédige, avec MobutuJustin Bomboko et Singa Udjuu, le ‘’Manifeste de la Nsele’’, créant ainsi le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), qui deviendra ensuite le parti unique et parti-Etat du Congo.

Mais au début des années 1980, le régime Mobutu semble fragilisé, notamment après les guerres du Shaba qui ont laissé entrevoir la faiblesse de son armée, et par la gestion déplorable des finances du pays.

Vers la mi-1980, quand le président de l'Assemblée nationale, Kalume, meurt, le Président Mobutu nomme à sa place Nzondomio Adokpelingbo, au lieu de son remplaçant légal, Etienne Tshisekedi.

Ceci pousse, en décembre 1980, Etienne Tshisekedi et d'autres parlementaires à rédiger une lettre ouverte à Mobutu, la ‘’Lettre des 13 parlementaires’’ dans laquelle ils dénoncent la dictature exercée par Mobutu. C’est le divorce.

En 1982, Etienne Tshisekedi participe à la fondation de l'UDPS. À la suite de cela, il est plusieurs fois emprisonné et subit des persécutions, de même que les autres fondateurs du parti, dont certains y trouveront même la mort.

Avec la vague de la démocratisation au début des années 90 en Afrique, Mobutu accepte la tenue d’une Conférence nationale souveraine chargée de redresser le pays. 

Etienne Tshisekedi accède une première fois au poste de Premier ministre entre le 29 septembre et le 1er novembre 1991, puis à nouveau le 15 août 1992. Mais 6 mois après (février 1993), en contradiction avec les résolutions de la Conférence nationale, Mobutu démet Etienne Tshisekedi de son poste de Premier ministre.

En 1996, Mobutu, malade, n'exerce plus le pouvoir tandis que les troupes de Laurent-Désiré Kabila s'approchent de la capitale.

Pendant cette période, un vide politique s'installe à Kinshasa et un semblant d'anarchie y règne. 

Etienne Tshisekedi se rend à Nice, où s'était retiré Mobutu, pour lui proposer une alliance entre leurs deux forces politiques pour contrer les rebelles. Finalement, il est de nouveau nommé Premier ministre du 2 au 9 avril 1997.

Puis s’en suivra une longue période d’opposition au régime de Laurent-Désiré Kabila.

En 2003, Etienne Tshisekedi refuse d'entrer dans le gouvernement de transition. Il sera d’ailleurs l'instigateur de manifestations, et à l'origine du boycott, avec peu de succès, du référendum du 18 décembre 2005 sur la constitution d'une Troisième République, puis du boycott des élections de 2006 qui seront remportées par Joseph Kabila.

En décembre 2011, à l'issue de l’élection présidentielle, Joseph Kabila est proclamé président de la République. Étienne Tshisekedi, qui est arrivé 2ème, revendiquera la victoire, se proclamant président de la République démocratique du Congo et prêtera même serment depuis sa résidence à Kinshasa.

À la suite de ce scrutin contesté, Etienne Tshisekedi radie du parti les députés élus de l'UDPS qui, malgré l'interdiction, avaient accepté d’aller siéger au Parlement.

En juillet 2014, Etienne Tshisekedi quitte la RDC pour la Belgique où il est traité pour des problèmes de santé. Il y reste jusqu'en juillet 2016 où il effectue un retour à Kinshasa, acclamé par des centaines de milliers de Congolais. Fin janvier 2017, alors que son parti l’UDPS, partie prenante du Rassemblement de l'opposition, participe aux négociations avec le président Kabila qui se maintient au pouvoir malgré l'expiration de son mandat, Etienne Tshisekedi quitte Kinshasa pour Bruxelles pour raison de santé. C’est là qu’il meurt ce 1er février.

Via www.babunga.alobi.cd




Job KAKULE

Job KAKULE - 01/02/2021 13:31 - Répondre 

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