Ce jour-là, 21 août comme aujourd’hui, mais en 1994, les derniers soldats français de l'opération Turquoise quittaient la Zone humanitaire sûre (Z.H.S.) qu'ils avaient créée en juillet dans le quart sud-ouest du Rwanda. 

Ils y furent progressivement remplacés par les 2.400 casques bleus africains de la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR).

L’Opération Turquoise avait été déclenchée par la résolution 929 du Conseil de sécurité déposée par la France auprès de l’ONU. 

L'armée française avait reçu mandat "d’identifier les populations civiles menacées en territoire rwandais, de les protéger, de les soigner et de les mettre en sûreté". 

Les forces françaises, placées sous les ordres du général Lafourcade, comprenaient principalement des éléments de l’armée de terre, de l’armée de l’air et du service de santé.

Les unités étaient déployées au Zaïre (Bukavu, Goma et Kisangani) et au Rwanda où elles avaient créé une "zone humanitaire sûre" (ZHS) entre Kibuye, Gikongoro et Cyangugu. 

Si le but officiel de l'opération Turquoise était humanitaire, son ambiguïté a toujours été évoquée. 

Dans le rapport déclassifié no. 311 DEF/DAS/SDQR/JM/LD du Ministère français de la défense en juin 1994, il était déjà dit : "Face à l'ampleur du désastre humanitaire et aux critiques dont sont l'objet à la fois l'ONU et notre propre politique, l'objectif est de susciter une action internationale dont la France prendrait la direction principale, et dont le but serait triple : l'arrêt des massacres, la sauvegarde des réfugiés et l'interruption de l'extension du conflit. 

Du point de vue français, il faut éviter que nous soit reprochées et l'action d'hier, et l'inaction d'aujourd'hui".

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)