Ce jour-là, 7 août comme aujourd’hui, mais en 1998, début de la chasse aux Rwandais dans la capitale congolaise. Le Tout-Kinshasa traque "l'ennemi intérieur". 

Lorsque la rébellion éclate dans la partie est du pays le 2 août 1998, le Président Laurent Désiré Kabila est introuvable.

Certains estiment qu'il a fui la capitale et qu'il serait caché à Lubumbashi, la deuxième ville du pays.

Mais le 6 août, le Président Laurent-Désiré Kabila sort de son silence et s’adresse pour la première fois à la presse.

Il invita la population à se mobiliser pour une guerre "totale, longue et populaire", promettant aussi de distribuer des armes aux jeunes gens afin "d’exporter la guerre d’où elle est venue". 

Et dès ce 7 août, les Rwandais et les Banyamulenge sont désignés [par certaines autorités Congolaises et par la population] comme les "agresseurs".

Pour certains observateurs, cela explique qu'on ait assisté à "une chasse aux Tutsis".

Plusieurs centaines de personnes, des Tutsis, des personnes d'origine rwandaise ou mariées avec elles, ainsi que des sympathisants à la cause rebelle, seront arrêtés et détenus à Kinshasa.

Dans son communiqué de presse du 9 août 1998, l'ASADHO fera d'ailleurs état de "plusieurs personnes d'origine tutsie arrêtées et détenues arbitrairement au camp Kokolo, Tshatshi et dans les différents cachots des services de renseignements et au cachot de Kin-Mazière à Kinshasa Gombe". 

Le Département d'État américain avait signalé son inquiétude face aux cas d'arrestations massives et de mauvais traitements des Congolais d'origine tutsie par le gouvernement de Kabila. Même son de cloche chez les diplomates accrédités en RD CONGO qui voulaient savoir le nombre de lieux de détention et y avoir accès, sans succès.

Le gouvernement Congolais avait rejeté toute responsabilité, en condamnant par avance les actes de "haine tribale".