Ce jour-là, 7 février comme aujourd'hui, mais en 1986, Cheikh Anta Diop, auteur du célèbre "Nations nègres et culture" et qui était à la fois historien, anthropologue, mais aussi homme de sciences, décède à son domicile de Fann, quartier situé non loin de l'Université de Dakar qui aujourd'hui porte son nom. Il est alors âgé de 63 ans.
Cheikh Anta Diop faisait partie de la génération des intellectuels noirs de la Seconde Guerre mondiale qui avait profondément marqué les esprits des Africains jeunes et moins jeunes par son œuvre ambitieuse et subversive et qui voulait réinscrire le continent noir au cœur de l’histoire universelle d’où trois siècles de domination coloniale occidentale avaient fini par la bannir.
Ses thèses sur l’africanité de l’Egypte pharaonique ont profondément bouleversé les mentalités.
Né à Caytou, au Sénégal, en 1923, Cheikh Anta Diop commence son apprentissage à l'école coranique avant d'intégrer l'école française de Diourbel au Sénégal.
Il poursuit ses études à Dakar où naissent ses projets pour la reconnaissance de l'Afrique.
Il arrive à Paris en 1946 avec l'idée de devenir ingénieur en aéronautique. Il étudie les mathématiques et la philosophie.
En 1948, il publie ses premiers articles sur les langues africaines.
En 1951, le jeune homme prépare une thèse. Il y démontre que ce sont des Africains noirs qui peuplaient l'Égypte antique.
L'Afrique de l'Ouest aurait, selon lui, bénéficié de la culture et de la linguistique égyptiennes. Il publie alors "Nations nègres et culture" en 1954, qui fait grand bruit.
Il utilise les nombreuses disciplines - sociales et scientifiques - qu'il a apprises pour prouver sa vision et l'importance de la place des Africains dans l'histoire.
Cheikh Anta Diop s'est également investi politiquement, notamment pour l'émancipation des pays africains et leur indépendance.
Il est favorable à la création d'un État fédéral en Afrique.
En 1950, il intègre le Rassemblement démocratique africain.
Il s'oppose ensuite au président sénégalais Léopold Sédar Senghor en fondant des partis politiques, un journal ainsi qu'un syndicat.
Il décède en 1986. L'année suivante, l'université de Dakar est rebaptisée Université Cheikh-Anta-Diop.
(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)
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Djamba NDJOLO - 07/02/2022 22:42 - Répondre
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