Ce jour-là, 7 octobre comme aujourd'hui, mais en 1996, au cours d'une adresse devant la presse nationale et internationale dans la salle de l'assemblée provinciale à Bukavu, le vice-gouverneur Lwabanji Lwasi Ngabo, assumant le rôle de Gouverneur intérimaire (le Gouverneur Kyembwa Walumona avait été rappelé à Kinshasa pour consultations) déclare accorder un ultimatum de 6 jours aux Banyamulenge (vivant essentiellement en territoires d'Uvira et Fizi) de quitter le pays, sous peine d'être "pourchassés comme rebelles".

La décision du vice-gouverneur Lwabanji n'avait pas rencontré l'assentiment des autorités nationales à Kinshasa car le premier ministre Kengo wa Dondo avait fini par le suspendre durant la même semaine pour "incitation à la haine raciale et nationale".

Lors de la Conférence de Paix de Goma initiée par le Président Joseph Kabila pour la réconciliation des peuples de l'Est du pays (en janvier 2008), Monsieur Lwabanji s'était défendu, faisant savoir que ses propos avaient été mal interprétés à l'époque.

Il avait catégoriquement nié avoir demandé aux Banyamulenge de quitter le pays, mais avait plutôt accordé un délai de 6 jours aux civils Banyamulenge de quitter les Hauts Plateaux d'Uvira par un couloir qui serait sécurisé par l'armée Zaïroise, pour être relocalisés à Nundu, Mboko et Kazimia (en territoire de Fizi).

Le but de sa décision était, selon lui, d'épargner les populations civiles en les amenant loin d'un endroit où leurs vies pouvaient être mises en danger, au moment où l'armée Zaïroise projetait de se déployer dans les Hauts Plateaux d'Uvira pour défendre l'intégrité du territoire national agressé.

"Le contexte international de ce moment-là était celui de la reconnaissance du génocide rwandais que le FPR était occupé à 'vendre', à faire avaler à tout le monde pour justifier même leur intervention au Zaïre. Les leaders Banyamulenge furent alors fort instrumentalisés par le pouvoir en place au Rwanda. Ils étaient utilisés efficacement par les autorités de ce pays pour justifier notamment leur intrusion en territoire zaïrois", avait-il conclu.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)