Médecins Sans Frontières (MSF) affirme avoir pris en charge 16.445 survivant·e·s de violences sexuelles depuis 20219 dans la région de Salamabila en province du Maniema.

Et pour l’ONG, ce chiffre alarmant témoigne de l’ampleur d’une crise silencieuse, trop souvent négligée par les instances nationales et internationales et oubliée.

En vue de son départ fin octobre, l’organisation appelle à la mobilisation afin que les avancées en matière de prise en charges des victimes et de sensibilisation dans le domaine perdurent.

MSF, qui explique que les violences sexuelles demeurent une urgence de santé publique y compris dans la province du Maniema située à l’ouest du Nord-Kivu et Sud-Kivu, avance que celles-ci découlent aussi du fait de la présence élevée d’acteurs armés dans cette province en quête notamment du contrôle des ressources naturelles.

Si l’ONG a annoncé son départ fin octobre 2025 du Maniema, avançant une diminution drastique des financements humanitaires et de crise dans l’est de la RDC, elle appelle par ailleurs à une mobilisation urgente des autorités, bailleurs et partenaires humanitaires pour assurer la continuité de la prise en charge holistique des survivant.e.s de violences sexuelles, incluant soins médicaux, soutien psychologique et accompagnement socio-économique.

« Le modèle mis en place à Salamabila est réplicable, efficace et humainement vital. Il ne doit pas disparaître avec le départ de MSF », explique Idrissa Campaore, Responsable des programmes MSF dans le Maniema.

Il faut dire que malgré les besoins importants, le Maniema reste marginalisé dans les financements humanitaires.

En 2024, il n’a reçu que 2,5 % des fonds alloués par le Fonds Humanitaire de la RDC.

Ce sous-financement chronique compromet la continuité des soins et la protection des survivant·e·s.

De plus, le contexte de conflit des deux Kivu limitrophes et la fermeture de l’aéroport stratégique de Bukavu depuis février dernier, toute la zone est devenue aujourd’hui enclavée et difficile d’accès, exacerbant dramatiquement les besoins des populations.