La guerre contre le M23 s’enlise. Et pour cause, le cessez-le-feu décidé lors de la reprise du processus de Luanda, entré en vigueur depuis le 4 août dernier.

Violé à plusieurs reprises par les belligérants qui s’accusent mutuellement de lancer les hostilités ; ce cessez-le-feu soutenu par l’ONU, les Etat-Unis et la France notamment, semble profiter aux rebelles du M23.

Ceux-ci, au-delà de prendre le contrôle de plusieurs localités et villages en provinces du Nord-Kivu en plein cessez-le-feu, consolident leurs positions et s’activent à ancrer leur idéologie dans le chef de la population civile dans leur zone d’influence.

Ainsi, des tournois sportifs, et autres activités sociocommunautaires sont régulièrement organisés à la gloire de la rébellion qui se présente plus que jamais comme une alternative face aux multiples défis que connaît la RDC.

Le M23 qui a déjà installé des administrateurs dans les zones occupées et même une police est plus que jamais parti pour rester au contrôle de ces zones.

Dernier exemple en date, l'intronisation ce dimanche 6 octobre 2024 d’un nouveau mwami dans la chefferie Bwisha en territoire de Rutshuru, alors que le mwami qui était en cours d'exercice s'est réfugié à Goma, fuyant la guerre.

Patrick Ndeze le nouveau mwami installé par les rebelles serait même de la lignée royale, indiquent des sources locales.

Et pour de nombreux analystes, les rebelles du M23, parrainés depuis plusieurs mois maintenant par l’Alliance du Fleuve Congo, la plateforme politico-militaire de Corneille Nangaa ; considèrent le territoire sous leur contrôle comme définitivement conquis.

Dans un tweet, Bertrand Bisimwa, coordonnateur adjoint de l’AFC et leader politique du M23 l’a clairement signifié : « Nous sommes rentrés chez nous, sur nos terres (celles de nos ancêtres) et nous y garantirons la protection, la sécurité et le devenir de notre progéniture dans la convivialité et l’harmonie avec, indistinctement, tous nos compatriotes », a-t-il dit.

La France et les Etat-Unis pour un dialogue politique

Il faut dire que le M23, qui a toujours demandé un dialogue direct avec Kinshasa pour une issue pacifique à la crise, semble plus que jamais en voie d'obtenir gain de cause.

Si aucun accord de Paix n’a été trouvé après la 4ème réunion ministérielle entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, dans le cadre du Processus de Paix de Luanda sous la médiation de l’Angola ; la position de la France, réitérée par le Président Emmanuel Macron lors du 19ème sommet de la Francophonie ; va dans le sens de la demande du M23.

Le Président Français a en effet appelé à la reprise d’un processus politique avec le M23 et toutes les composantes politiques, mais également au retrait du M23 et des troupes rwandaises de la RDC ainsi qu’au démantèlement des FDLR et à l’arrêt des discours de haine.

Une position que d’aucuns considèrent comme ambiguë car rejetant dos à dos les différentes parties prenantes.

Aussi, le porte-parole francophone du département d'État américain, Johann Schmonsees avait affirmé en marge de la 79ème Assemblée générale des Nations Unies, « qu’il n'existe pas de solution militaire à la crise dans l'Est de la RDC », encourageant par ailleurs les gouvernements de la RDC et du Rwanda « à maintenir leur engagement dans des négociations visant à mettre fin à ce conflit. »

Reste à savoir si Kinshasa, qui s’est obstiné jusque-là à ne dialoguer qu’avec Kigali, qu'il accuse de soutenir les rebelles ; se retrouvera à la table des négociations avec le M23 ou l’AFC.

articles associés Plus de l'auteur


Nakati

Nakati - 10/10/2024 19:37 - Répondre 

RDC champion Des football


Delphin

Delphin - 10/10/2024 09:23 - Répondre 

Vu ce qui précède, à l'allure où vont les choses la situation continue à s'empirer d'avantage.si les conflits serait ethnique pourquoi ces belligérants ne devront ils pas se courber aux résolutions proposées pour une issue favorable à tous?


Joseph Seven

Joseph Seven - 08/10/2024 22:17 - Répondre 

🤔🤔🤔