En plus des 58 ex-combattants, il y avait également 13 de leurs dépendants. Tous affirment avoir attendu ce moment pendant plus de cinq ans, le temps qu’ils ont passé dans le site de Mubambiro à Sake, puis à Mugunga où ils ont dû faire face aux menaces de la rébellion du M23 en fin 2022. Ce mardi 19 mars, tous étaient heureux et contents de retourner dans leurs milieux d’origine, grâce à l’appui de la MONUSCO qui a mis à leur disposition un vol spécial entre Goma et Beni. A leur arrivée en milieu de matinée à l’aéroport de Mavivi où les attendaient le Maire intérimaire de la ville, le chef d’Antenne locale du PDDRC-S ainsi qu’une équipe de la MONUSCO, ils ont été immédiatement acheminés vers le site d’accueil transitoire pour un screening ; leur séjour ici ne devrait pas dépasser 48 à 72 heures, selon Omar Kavota, chef d’antenne du PDDRCS-Beni. Ce n’est qu’après cette étape que suivra donc leur insertion communautaire.
« Je suis contente de retourner à la maison. Car [dans le site de Mubambiro], nous vivions comme des réfugiés… Depuis 2019, cela fait presque 5 ans. Nous étions à Mubambiro. Mais à la suite des attaques du M23, nous nous sommes retrouvés dans le camp des déplacés à Mugunga où nous avons vécu très difficilement », a déclaré une ex-combattante, heureuse de « rentrer chez elle ».
Le maire intérimaire de la Ville de Beni venu les accueillir à l’aéroport de Mavivi en a profité pour inviter la population à accepter ses enfants dans la communauté. Selon le colonel Jacob Nyofondo Te Kodale, ces ex-combattants ne sont plus des ennemis de la population, après leur désarmement et mobilisation :
« Je les félicite beaucoup parce qu’ils ont quitté les groupes armés pour nous rejoindre ici. Et nous aussi, nous allons les accompagner, qu’ils trouvent un petit travail et regagnent définitivement la communauté. La population doit les accueillir, parce que ce ne sont pas des ennemis ; ils sont allés dans la foret par contraintes ou que sais-je encore… Mais comme ils sont rentrés, je demande à la population de les accueillir dans la paix pour qu’on reste ensemble dans la vile de Beni. »
A propos de travail, un projet de réinsertion sociale, financé dans les territoires de Beni et Lubero par le Fonds de cohérence pour la Stabilisation des Nations Unies et exécuté par l’OIM, L’Organisation internationale de Migrations, a été lancé depuis quelques semaines ; il accueille ces ex-combattants, comme l’explique Clovis Munihire, coordonnateur provincial du PDDRC-S :
« Ils étaient plus de 1500. Parmi eux, il y a plus de 200 ex-combattants qui avaient identifié comme leurs zones de retour Beni et Lubero. Une grande partie sera prise en charge par le projet OIM. L’autre sera prise en charge par le projet « Muda wa Amani » déjà lancé dans le Lubero… ».
Des projets qui comprennent des activités « argent contre travail », un soutien psychosocial et des dialogues communautaires pour garantir une réinsertion réussie.
En attendant et pendant leur séjour au site de transit de Mavivi à Beni, la MONUSCO leur fournit des vivres et non-vivres.
Notez qu’il s’agit de la deuxième vague d’ex-combattants venant de Goma pour Beni, avec l’appui de la MONUSCO. Le 7 mars dernier, une première vague de 13 ex-combattants est arrivée à Beni. Selon la MONUSCO, quelque 136 autres ex-combattants originaires du Grand Nord-Kivu et leurs dépendants attendent encore à Goma cette opération.
Jean Tobi Okala chargé de l'information publique au sein de la MONUSCO à Beni
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