Le général-major ougandais Stéphane Mugerwa, commandant des forces de la UPDF engagées dans l’opération Shujaa, a proposé mardi 7 octobre 2025 aux autorités congolaises la création de structures de “Local Defense”.

Selon lui, ces unités locales pourraient aider à mieux protéger les populations civiles, régulièrement prises pour cibles par les rebelles ADF, qui contournent souvent les positions militaires avant de frapper les villages.

Cette proposition intervient dans un contexte où les attaques des ADF continuent de semer la terreur dans plusieurs localités du territoire de Beni, malgré la présence des forces conjointes FARDC-UPDF déployées depuis 2021 dans le cadre de l’opération Shujaa.

Mais pour l’analyste Kasereka Kathavira, cette idée n’est pas adaptée à la réalité sécuritaire du Nord-Kivu : « D’après notre constat, et vu l’insécurité persistante dans la région, nous pensons qu’une telle idée est inopportune. Nous avons déjà les forces armées conjointes FARDC-UPDF, la MONUSCO, ainsi que les groupes d’autodéfense locale qui opèrent dans la région. Ajouter encore d’autres forces n’apporterait pas grand-chose. Si les “Local Defense” ont réussi en Ouganda, c’est parce que la population s’était déjà approprié la question, contrairement à chez nous, où l’essor des réseaux sociaux favorise la propagation des rumeurs au détriment de la bonne information. Armer les gens dans un tel contexte n’est donc pas vraiment une solution », a-t-il déclaré.

Plusieurs observateurs estiment par ailleurs que la multiplication des groupes armés non encadrés pourrait aggraver la complexité sécuritaire dans la région de Beni où les populations civiles réclament surtout une meilleure coordination des forces déjà présentes.