Les travaux en commissions ont marqué, mardi 16 décembre 2025, le deuxième jour du colloque agricole d’échanges d’expériences sur la relance agricole et la sécurité alimentaire en période de fragilité, organisé à Kinshasa par le ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire.

Placée sous le haut patronage du président de la République, Félix Tshisekedi, et chapeautée par le ministre de tutelle, Muhindo Nzangi Butondo, cette rencontre nationale vise à dégager des solutions concrètes face aux défis persistants qui freinent la production agricole en République démocratique du Congo.

Parmi les interventions remarquées figure celle de Fabrice Ndavo, jeune scientifique en développement communautaire, originaire de l’espace Beni-Lubero et ressortissant de l’Institut Supérieur des Techniques de Développement (ISTD) de Kasindi.

Quatre défis majeurs identifiés

Dans son exposé, Fabrice Ndavo a mis en lumière quatre principaux défis qui menacent directement la sécurité alimentaire dans plusieurs zones rurales de l’Est du pays.

Il a d’abord évoqué la prolifération de la striga, communément appelée kayongo, une plante parasite qui affecte gravement les cultures vivrières, notamment dans la zone agricole de Kyatenga. À cela s’ajoute la pollution plastique, de plus en plus visible dans les milieux ruraux et agricoles.

Le scientifique a également pointé du doigt les perturbations climatiques, caractérisées par l’irrégularité des saisons agricoles, ainsi que le conflit persistant entre l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et les populations riveraines, un facteur qui limite l’accès aux terres cultivables.

Des solutions axées sur le terrain

Face à ces défis, Fabrice Ndavo a formulé plusieurs recommandations pratiques en vue de renforcer la résilience des communautés agricoles.

Pour lutter contre la striga, il propose un contrôle rigoureux des semences par le Service national des semences (SENASEM), tout en encourageant la promotion des semences locales adaptées. Concernant les effets du changement climatique, il plaide pour le développement de systèmes d’irrigation, notamment à Kyatenga, et l’adoption de pratiques agricoles résilientes.

S’agissant du conflit entre l’ICCN et les populations locales, il recommande un règlement définitif du différend, avec des limites claires et favorables aux communautés riveraines. Enfin, pour faire face à la pollution plastique, il préconise une gestion communautaire et institutionnelle des déchets.

Vers des résolutions concrètes

Les travaux en commissions se poursuivent afin de transformer ces contributions en résolutions opérationnelles, attendues à l’issue du colloque. Les organisateurs espèrent que ces recommandations permettront de jeter les bases d’une relance agricole durable, capable de répondre aux enjeux de sécurité alimentaire dans un contexte de fragilité.