La Cour constitutionnelle de la RDC a tenu ce lundi 8 janvier 2024 à Kinshasa, l’audience du contentieux électoral avec deux requêtes en contestation des résultats provisoires à la présidentielle du 20 décembre 2023.

Les requérants comptent sur ce recours pour faire annuler les scrutins, en raison, estiment-ils, des irrégularités observées dans l’ensemble du processus électoral.

Candidat à la présidentielle de décembre dernier, Théodore Ngoy, s’est présenté seul devant les huit juges pour une longue plaidoirie qui a duré plus d’une heure.

« Nous avons eu affaire à une fraude généralisée. Est-ce que la cour, votre honneur, va dire : je n'ai rien vu, je n’ai pas vu des machines qui ont été amenées dans des maisons ? Non. Vous direz, nous ne connaissons pas le nombre, mais il y a eu beaucoup de machines. Cela a nécessairement influé sur les résultats qui sont faux. Nous annulons ces élections et nous demandons que de nouvelles élections soient organisées. Et le président Tshisekedi va accepter votre décision. Il ne va pas vous en vouloir, monsieur le Président. Prenez courage et que Dieu soit avec vous », a-t-il déclaré.

Pour Théodore Ngoy, les scrutins doivent être annulés pour cause d’irrégularités massives et surtout pour cause de fraude que la CENI a elle-même révélé.

Il propose de nouveaux scrutins avec une CENI recomposée.

Selon les experts de la CENI, le vote censé n’avoir lieu que le 20 décembre a été prolongé de plusieurs jours pour garantir, à chaque électeur, le droit de vote.

La CENI a par ailleurs évoqué des contraintes d’ordre logistique et climatique.

Toujours selon ses experts, Théodore Ngoy ne peut prétendre à l'annulation des résultats provisoires parce qu'il a été le dernier sur la liste.

Sur les 18 millions de voix, il n'en a obtenu que 4 000.

Même argument pour les avocats de Félix Tshisekedi qui assurent que même en cas d’annulation des suffrages exprimés après le 20 décembre, leur client serait toujours en tête.

De son côté, le Procureur général près la Cour constitutionnelle qui a plaidé contre la requête de l’opposant, la haute cour devra déclarer la requête d'annulation des élections du 20 décembre 2023 recevable mais non fondée, et confirmer la réélection de Félix Tshisekedi à la Présidence de la République.

Quant au deuxième requérant, l’audience était de courte durée. La Cour a prévenu qu’il pourrait voir sa requête rejetée pour défaut de qualité, car n’étant pas candidat.

Les juges de la cour constitutionnel ont promis de rendre l’arrêt avant le 12 janvier 2024.