
François Beya, le très influent conseiller spécial en matière de sécurité du chef de l’État, a été entendu jusque tard dans la soirée de ce samedi 5 février 2022 par les services de l’Agence nationale de renseignements, dirigée par Jean-Hervé Mbelu.
Une interpellation qui suscite beaucoup d’interrogations au sein de la classe politique congolaise qui suit de très près ce dossier que d’aucuns commençaient déjà à associer à un probable coup d’Etat en RDC, une piste démentie par des sources sécuritaires qui ne se sont toutefois pas exprimées sur ce sujet.
Pour d’autres encore, cette interpellation n’intervient pas d’une manière hasardeuse, car, expliquent-ils, serait liée au fait que le président Félix Tshisekedi a écourté son séjour à Addis-Abeba où il a pris part à la 35ème assemblée générale de l’UA.
François Beya, un homme-clé du régime de Félix Tshisekedi après celui de Kabila
Longtemps patron de la Direction générale de migration (DGM) lorsque Joseph Kabila était au pouvoir, François Beya est devenu l’un des hommes clés du dispositif de Félix Tshisekedi. Il est impliqué dans un grand nombre de dossiers politiques et sécuritaires, bien qu’il soit néanmoins en délicatesse avec d’autres piliers du premier cercle du président.
En novembre dernier, sa gestion très critiquée d’un litige minier qui opposait différents membres de l’entourage de Tshisekedi, dont l’ancien président de la CENI, Corneille Nangaa et le conseiller privé de celui-ci, Fortunat Biselele, dont les rapports avec François Beya sont conflictuels, a marqué le début de sa disgrâce.
Alors que les rumeurs de remaniement au sein du cabinet du chef de l’État, où certains lui reprochent sa proximité avec Joseph Kabila, se font de plus en plus insistantes, François Beya a, ces dernières semaines, été dépossédé de certaines de ses prérogatives au profit du nouvel administrateur général de l’ANR, Jean-Hervé Mbelu Biosha.
L’on précise qu’il n’a d’ailleurs même pas été associé à la nomination de ce dernier, en décembre 2021.
Selon des sources concordantes, le nouveau numéro un de l’agence a été chargé par Félix Tshisekedi d’accorder, ou non, les autorisations d’entrée ou de sortie du territoire aux jets privés.
Cela a eu pour conséquence directe de retarder le voyage en Afrique du Sud de Joseph Kabila, qui n’a été autorisé à décoller que le 25 janvier, soit quatre jours après qu’il a formulé sa demande auprès de l’ANR. Il n’est pas encore rentré à Kinshasa.
L’on explique que ce délai de réponse est dû au fait que l’ANR souhaitait obtenir davantage de précisions sur la garde rapprochée qui accompagne l’ancien président durant ce voyage.
Par ailleurs, un membre du premier cercle de Félix Tshisekedi évoque pour sa part une volonté de s’assurer qu’il « ne cherche pas, depuis l’étranger, à déstabiliser le régime ».
Moïse Katumbi a quant à lui dû patienter 7 jours avant d’être autorisé, la semaine dernière, à décoller pour la Zambie.
Selon une source diplomatique très proche de la présidence, « la relation entre Félix Tshisekedi et François Beya s’est, dès le début, nouée par nécessité. »
Elle signifie que le nouveau président avait besoin « de quelqu’un d’expérimenté et qui connaissait bien les dossiers. Mais il était clair que des soupçons pesaient déjà sur la loyauté de Beya, et avec raison. »
1 Commentaire
Job KAKULE - 05/02/2022 22:35 - Répondre
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