La crise en cours en RDC marquée notamment par la guerre contre le M23 dans l’Est du pays suscite toujours de nombreuses préoccupations.

Alors que toutes les parties au conflit semblent privilégier une issue pacifique, nombreux se questionnent sur le sort des combattants armés du mouvement rebelle au cas où ce dernier accepte à déposer les armes.

Et si l’on a annoncé une nouvelle étape dans la médiation des Etats-Unis avec la signature d’un accord de paix préliminaire entre la RDC et le Rwanda portant essentiellement sur des enjeux politiques, sécuritaires et économiques ; nombreux se questionnent sur un point précis de cet accord qui comprend une disposition relative « au désengagement, au désarmement et l’intégration conditionnelle de groupes armés non étatiques. »

Alors que le M23 n’est pas directement concerné par ce processus, Kinshasa soutient que cette clause « d’intégration conditionnelle » est relative au Programme de Désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS), qui avait pourtant posé problème dans le cadre du processus de Nairobi, abandonné depuis.

Cette explication ne convainc pas plusieurs observateurs qui font remarquer que les responsables militaires du M23 comme Makenga, Nzenze, Nsabimana, Byamungu, Ngoma, Ngaruye, Gacheri ; qui ont fait plier des armées entières de la région, ne pourront aucunement accepter d’être cantonnés dans un centre dans la province du Maniema, avant d’être désarmés ; et ce, alors qu’ils contrôlent désormais un vaste territoire, plus grand que le Rwanda et le Burundi réunis.

Dernière possibilité, qui semble la plus plausible, c’est donc la réintégration de ces combattants au sein des FARDC, comme ce fut déjà le cas avec le brassage en 2003 ayant abouti à la formation de l’actuelle armée nationale. 

« Ceux qui se livrent ici à la critique du brassage de 2003 devraient aussi nous dire quelle formule magique ils comptent appliquer aux milliers de combattants du M23 aujourd’hui. La vérité est qu'on ne démobilise pas des forces aguerries, déterminées et bien équipées, avec des discours ou des slogans populistes », a écrit sur X l’historien Benjamin Babunga.

Reste à savoir ce qui sera réellement fait puisque l’idée même d’une intégration des combattants armés au sein des FARDC que l’assemblée nationale avait proscrite lors de la législature passée, pourrait alimenter de vives polémiques au sein de l’opinion publique et de la classe politique congolaises.




Joseph Seven

Joseph Seven - 19/06/2025 16:51 - Répondre 

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